Quand un fou découvre un crayon
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iFlandre
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Quand un fou découvre un crayon
Bienvenue à tous (toutes) sur ma page de projets ! o/
Bien entendu, ce que je vais écrire ci-dessous ne seront que des projets personnels, et non des idées pour la team ou autre. Vous n'avez aucun besoin ni obligation de vous y intéresser, même si le contraire me ferait très plaisir et m'aiderait beaucoup. ^^
En même temps, cela pourra peut-être illustrer ce que j'entendais par ''projets'' à ceux qui n'en avaient pas la moindre idée. Malgré tout, ce topic n'est pas uniquement destiné à vos projets personnels, je me répète un peu mais au moins j'espère être clair, mais aussi à l'entraide. N'hésitez donc pas à nous en parler si vous avez des difficultés dans une matière scolaire, des questions dans un domaine bien spécifique ou encore quelconque problème dans votre vie dont vous souhaiteriez nous faire part pour avoir un minimum d'aide, ou ne serait-ce que du soutien.
Donc cela dit, je reviens à mon projet. Pour vous expliquer brièvement de quoi il s'agit, je noterais juste deux mots ; 'j'écris'.
C'est un hobby comme un autre à vrai dire, mais je rêverais de pouvoir en faire mon métier à l'avenir. C'est pourquoi je commence par demander l'avis de certaines personnes autour de moi sur mes 'œuvres', et par la même occasion, je ''profite'' en quelque sorte du topic des projets pour me faire un point de vue et prendre du recul.
Et donc, puisque je sais mes travaux dans ce vaste 'lieu' qu'est le monde de l'écriture sont encore bien imparfaits, je souhaitais vous demander ce que vous pensiez des torchons ('romans') que j'ai composés.
Vous avez tous les droits, vous pouvez même cracher sur mon travail s'il ne vous plait pas du tout, au point de vous offenser (même si cela me ferait tout de même un peu mal, je l'avoue ... ^^'), et donc je vous invite à, après avoir lu ce qui sera écrit ci-dessous, me donner votre avis en répondant à ce sujet.
Donc pour planter quelque peu le décor de mon 'roman' (torchon), il s'agit tout d'abord d'heroïc fantasy (fantastique focalisé sur l'évolution d'un personnage (héros) en particulier).
Pour résumer très brièvement, cela se déroule sur un monde du nom de Tul'Vodan (j'ai dessiné une carte d'ailleurs, je penserais à vous la mettre en ligne quand j'aurais pu la scanner (si cela peut intéresser quelqu'un, bien sûr..)). C'est un monde créé pour l'unique satisfaction des dieux, pour bannir leur ennui pesant sur leur immortalité (car ces derniers sont ''enfermé'' dans le panthéon divin).
D'ailleurs pour continuer dans les explications du monde divin, ce dernier est régis par deux frères jumeaux. Il y a depuis toujours une grande rivalité entre ces deux frères, car chacun ne dirige que sa part du panthéon (qui est composé de centaines de dieux secondaires). Le premier des deux se nomme Ucton, dieu de la Sérénité. Le second est Allk'Darr, dieu de la Colère. (Deux tempéraments opposés). Ensemble, ils décident d'unir finalement leurs forces pour créer un second monde à la surface du globe d'eau qui encercle le panthéon. Pour cela ils créent le soleil, puis la terre et autres.
Ils décident d'y ajouter des créatures pour les louer, les mortels ; décomposés en différentes races telles que les hommes, les orcs, les elfes, les nains, les géants ... etc. Et pour garder contrôle sur tout ce qui s'y déroule et faire changer les événements à leurs guise, les dieux jumeaux fondent un pouvoir qu'ils se décident à nommer 'le Destin'.
S'ensuivra que, au cours des siècles, les dieux créèrent maintes guerres sur Tul'Vodan, pour combler et oublier momentanément cet ennui qui plane au-dessus de leurs esprits. Chose que les mortels ne savent pas, et ces mortels qui croient d'ailleurs être libres de leurs actes et soumis à aucune loi. Ils ignorent tout de l'existence du Destin.
Cela jusqu'au jour où un dieu, trouvant les propos des jumeaux incorrects et ignobles envers leurs créatures, s'exile du panthéon pour dévoiler la réalité aux mortels. Il écrivit plusieurs livres sur cette vérité, qui cacha dans des runes qu'il tissa au Destin. Des runes qui devaient dévoiler cette vérité à certains Élus dans les années à venir.
Malheureusement, les jumeaux remarquent l'absence de ce dieu (qui se nomme Sgornârk, dieu de l'Illusion au passage). Ils décident alors, sans ce douter du stratagème joué par Sgornârk avec le Destin, d'offrir un pouvoir démesuré à un mortel pour qu'il puisse terrasser le dieu déchu. Ce pouvoir se transmettait par l'acquisition d'une arme de forgeage divin ; une des armes que l'on nommait 'Légendaire', ou encore que l'on surnommait 'Toucher Divin'.
Ils l'accordèrent à un homme au cœur pur, sans nom ni importance, un paysan. Cet homme se rendit alors au mont volcanique où se tapissait Sgornârk, et la légende dit qu'il le terrassa, avant de sombrer dans la folie de ce si grand pouvoir qui lui avait été confié.
Cet homme cracha sur les dieux et brisa le cours de son Destin, par le trop grand pouvoir qui lui avait été confié. Il forma sous sa folie des armées innombrables d'hommes, d'orcs, de trolls (ololol) et de gobelins. Puis il s'autoproclama Empereur, de venue divine. Il se décrivit comme l'unique vrai dieu.
Les jumeaux, pris au piège par leur propre création, durent allier leurs forces à contrecœur et pour la première fois, durent intervenir sur Tul'Vodan. Mais le pouvoir de l'Empereur avait tant gagné en puissance durant le siècle qu'avait déjà duré son règne que les jumeaux ne purent réussir à lui arracher la vie. Il réussirent néanmoins à l'enfermer dans une cellule magique conçue pour le retenir pour l'éternité. Puis ils envoyèrent cette cellules hors de Tul'Vodan, Entre la mer et le panthéon. Dans un lieu communément appelé le Néant.
Cinq siècles s'écoulèrent depuis, les dieux ayant toujours la même animosité l'un envers l'autre, mais les croyances des mortels ayant changé. Ceux-ci voyaient effectivement maintenant nom de Allk'Darr en tout ce qui représentait Bien et Lumière / et inversement ils voyaient Ucton en dieu des Ténèbres, de la Magie Noire et du Mal.
Alors, par le plus noir des malheur, l'Empereur réussit on ne sait comment à briser la prison qui le retenait depuis si longtemps. Et au grand damne des dieux, il réussit à découvrir la sortie du Néant qui était pourtant dit infranchissable..
Une nouvelle guerre commence alors sur Tul'Vodan. Et c'est là ce que je décris dans mes torchons. Notamment la guerre qui oppose les hommes d'Assmor à l'Empire Sombre renaissant.
Mais c'est le scénario d'un tout autre 'roman' que je souhaitais vous présenter. Car dans le résumé ci-dessus est cité tout ce qu'il faudrait à peu près savoir pour pouvoir comprendre ce suivant. Il écrit une lutte intérieure dans le royaume d'Assmor pendant cette nouvelle guerre qui fait rage. Le prince de l'Assmor part en bataille et laisse derrière lui son vieux père à la capitale de Paav qui se doit de maintenir en ordre le pays. Pour cela, depuis l'aube du royaume, le roi (soit dit 'Grand Roi') est aidé par cinq 'Hauts-Seigneurs' qui font régner ordre et justice sur le royaume. Malheureusement, plusieurs des Hauts-Seigneurs sont animés d'ambitions perfides et ont voué allégeance à l'Empire en cachette. Alors ils se préparent à profiter de l'éloignement des troupes royales pour planifier l'assassinat du Grand Roi et la prise de Paav et du trône d'Assmor.
Dans ce texte, le Haut-Seigneur au cœur de ce stratagème ignoble (Kadghar) s'allie à des fanatiques loueurs des dieux de la mort, les 'Templiers du Vide'. Mais il remarque tôt qu'un homme peut faire obstacle à sa trahison. Il s'agit d'un ancien ambassadeur du Grand Roi, maintenant libéré de ses fonctions et vivant en paix dans les plaines d'Alhuän. Les hommes de sa région le nomme l''Élu' et cela inquiète fortement Kadghar (qui d'ailleurs est un homme fou à lier). Il envoie alors des mercenaires kidnapper sa femme et son fils, ainsi que les Templiers pour le tuer.
Mais cet homme, prénommé Nazarok, découvre deux armes incroyablement étranges avant de ce lancer au sauvetage de sa famille. Ce sont des armes de légende, des armes de 'Toucher Divin', des 'Légendaires'. Les oubliées et perdues 'Lames de Hellk'. Il ne s'en rend pas vraiment compte, et il s'élance tête baissée face aux Templiers du Vide, qui sont réputés pour leurs rites sanguinaires leur donnant la forme de l'immortalité.
Et donc voilà, ça c'était pour le résumé. Si ça intéresse quelqu'un, ou si vous souhaitez me donner votre avis, n'hésitez pas. Ça me ferait vraiment très chaud au cœur.
D'ailleurs, justement si cela intéresse quelqu'un. Je vous posterais sous peu le premier chapitre de cette 'aventure' de Nazarok ainsi que la carte de Tul'Vodan.
________________
Sur ce,
N'hésitez pas à partager vous aussi vous projets,
Enjoy,
--KaRn<3--
Bien entendu, ce que je vais écrire ci-dessous ne seront que des projets personnels, et non des idées pour la team ou autre. Vous n'avez aucun besoin ni obligation de vous y intéresser, même si le contraire me ferait très plaisir et m'aiderait beaucoup. ^^
En même temps, cela pourra peut-être illustrer ce que j'entendais par ''projets'' à ceux qui n'en avaient pas la moindre idée. Malgré tout, ce topic n'est pas uniquement destiné à vos projets personnels, je me répète un peu mais au moins j'espère être clair, mais aussi à l'entraide. N'hésitez donc pas à nous en parler si vous avez des difficultés dans une matière scolaire, des questions dans un domaine bien spécifique ou encore quelconque problème dans votre vie dont vous souhaiteriez nous faire part pour avoir un minimum d'aide, ou ne serait-ce que du soutien.
Donc cela dit, je reviens à mon projet. Pour vous expliquer brièvement de quoi il s'agit, je noterais juste deux mots ; 'j'écris'.
C'est un hobby comme un autre à vrai dire, mais je rêverais de pouvoir en faire mon métier à l'avenir. C'est pourquoi je commence par demander l'avis de certaines personnes autour de moi sur mes 'œuvres', et par la même occasion, je ''profite'' en quelque sorte du topic des projets pour me faire un point de vue et prendre du recul.
Et donc, puisque je sais mes travaux dans ce vaste 'lieu' qu'est le monde de l'écriture sont encore bien imparfaits, je souhaitais vous demander ce que vous pensiez des torchons ('romans') que j'ai composés.
Vous avez tous les droits, vous pouvez même cracher sur mon travail s'il ne vous plait pas du tout, au point de vous offenser (même si cela me ferait tout de même un peu mal, je l'avoue ... ^^'), et donc je vous invite à, après avoir lu ce qui sera écrit ci-dessous, me donner votre avis en répondant à ce sujet.
Donc pour planter quelque peu le décor de mon 'roman' (torchon), il s'agit tout d'abord d'heroïc fantasy (fantastique focalisé sur l'évolution d'un personnage (héros) en particulier).
Pour résumer très brièvement, cela se déroule sur un monde du nom de Tul'Vodan (j'ai dessiné une carte d'ailleurs, je penserais à vous la mettre en ligne quand j'aurais pu la scanner (si cela peut intéresser quelqu'un, bien sûr..)). C'est un monde créé pour l'unique satisfaction des dieux, pour bannir leur ennui pesant sur leur immortalité (car ces derniers sont ''enfermé'' dans le panthéon divin).
D'ailleurs pour continuer dans les explications du monde divin, ce dernier est régis par deux frères jumeaux. Il y a depuis toujours une grande rivalité entre ces deux frères, car chacun ne dirige que sa part du panthéon (qui est composé de centaines de dieux secondaires). Le premier des deux se nomme Ucton, dieu de la Sérénité. Le second est Allk'Darr, dieu de la Colère. (Deux tempéraments opposés). Ensemble, ils décident d'unir finalement leurs forces pour créer un second monde à la surface du globe d'eau qui encercle le panthéon. Pour cela ils créent le soleil, puis la terre et autres.
Ils décident d'y ajouter des créatures pour les louer, les mortels ; décomposés en différentes races telles que les hommes, les orcs, les elfes, les nains, les géants ... etc. Et pour garder contrôle sur tout ce qui s'y déroule et faire changer les événements à leurs guise, les dieux jumeaux fondent un pouvoir qu'ils se décident à nommer 'le Destin'.
S'ensuivra que, au cours des siècles, les dieux créèrent maintes guerres sur Tul'Vodan, pour combler et oublier momentanément cet ennui qui plane au-dessus de leurs esprits. Chose que les mortels ne savent pas, et ces mortels qui croient d'ailleurs être libres de leurs actes et soumis à aucune loi. Ils ignorent tout de l'existence du Destin.
Cela jusqu'au jour où un dieu, trouvant les propos des jumeaux incorrects et ignobles envers leurs créatures, s'exile du panthéon pour dévoiler la réalité aux mortels. Il écrivit plusieurs livres sur cette vérité, qui cacha dans des runes qu'il tissa au Destin. Des runes qui devaient dévoiler cette vérité à certains Élus dans les années à venir.
Malheureusement, les jumeaux remarquent l'absence de ce dieu (qui se nomme Sgornârk, dieu de l'Illusion au passage). Ils décident alors, sans ce douter du stratagème joué par Sgornârk avec le Destin, d'offrir un pouvoir démesuré à un mortel pour qu'il puisse terrasser le dieu déchu. Ce pouvoir se transmettait par l'acquisition d'une arme de forgeage divin ; une des armes que l'on nommait 'Légendaire', ou encore que l'on surnommait 'Toucher Divin'.
Ils l'accordèrent à un homme au cœur pur, sans nom ni importance, un paysan. Cet homme se rendit alors au mont volcanique où se tapissait Sgornârk, et la légende dit qu'il le terrassa, avant de sombrer dans la folie de ce si grand pouvoir qui lui avait été confié.
Cet homme cracha sur les dieux et brisa le cours de son Destin, par le trop grand pouvoir qui lui avait été confié. Il forma sous sa folie des armées innombrables d'hommes, d'orcs, de trolls (ololol) et de gobelins. Puis il s'autoproclama Empereur, de venue divine. Il se décrivit comme l'unique vrai dieu.
Les jumeaux, pris au piège par leur propre création, durent allier leurs forces à contrecœur et pour la première fois, durent intervenir sur Tul'Vodan. Mais le pouvoir de l'Empereur avait tant gagné en puissance durant le siècle qu'avait déjà duré son règne que les jumeaux ne purent réussir à lui arracher la vie. Il réussirent néanmoins à l'enfermer dans une cellule magique conçue pour le retenir pour l'éternité. Puis ils envoyèrent cette cellules hors de Tul'Vodan, Entre la mer et le panthéon. Dans un lieu communément appelé le Néant.
Cinq siècles s'écoulèrent depuis, les dieux ayant toujours la même animosité l'un envers l'autre, mais les croyances des mortels ayant changé. Ceux-ci voyaient effectivement maintenant nom de Allk'Darr en tout ce qui représentait Bien et Lumière / et inversement ils voyaient Ucton en dieu des Ténèbres, de la Magie Noire et du Mal.
Alors, par le plus noir des malheur, l'Empereur réussit on ne sait comment à briser la prison qui le retenait depuis si longtemps. Et au grand damne des dieux, il réussit à découvrir la sortie du Néant qui était pourtant dit infranchissable..
Une nouvelle guerre commence alors sur Tul'Vodan. Et c'est là ce que je décris dans mes torchons. Notamment la guerre qui oppose les hommes d'Assmor à l'Empire Sombre renaissant.
Mais c'est le scénario d'un tout autre 'roman' que je souhaitais vous présenter. Car dans le résumé ci-dessus est cité tout ce qu'il faudrait à peu près savoir pour pouvoir comprendre ce suivant. Il écrit une lutte intérieure dans le royaume d'Assmor pendant cette nouvelle guerre qui fait rage. Le prince de l'Assmor part en bataille et laisse derrière lui son vieux père à la capitale de Paav qui se doit de maintenir en ordre le pays. Pour cela, depuis l'aube du royaume, le roi (soit dit 'Grand Roi') est aidé par cinq 'Hauts-Seigneurs' qui font régner ordre et justice sur le royaume. Malheureusement, plusieurs des Hauts-Seigneurs sont animés d'ambitions perfides et ont voué allégeance à l'Empire en cachette. Alors ils se préparent à profiter de l'éloignement des troupes royales pour planifier l'assassinat du Grand Roi et la prise de Paav et du trône d'Assmor.
Dans ce texte, le Haut-Seigneur au cœur de ce stratagème ignoble (Kadghar) s'allie à des fanatiques loueurs des dieux de la mort, les 'Templiers du Vide'. Mais il remarque tôt qu'un homme peut faire obstacle à sa trahison. Il s'agit d'un ancien ambassadeur du Grand Roi, maintenant libéré de ses fonctions et vivant en paix dans les plaines d'Alhuän. Les hommes de sa région le nomme l''Élu' et cela inquiète fortement Kadghar (qui d'ailleurs est un homme fou à lier). Il envoie alors des mercenaires kidnapper sa femme et son fils, ainsi que les Templiers pour le tuer.
Mais cet homme, prénommé Nazarok, découvre deux armes incroyablement étranges avant de ce lancer au sauvetage de sa famille. Ce sont des armes de légende, des armes de 'Toucher Divin', des 'Légendaires'. Les oubliées et perdues 'Lames de Hellk'. Il ne s'en rend pas vraiment compte, et il s'élance tête baissée face aux Templiers du Vide, qui sont réputés pour leurs rites sanguinaires leur donnant la forme de l'immortalité.
Et donc voilà, ça c'était pour le résumé. Si ça intéresse quelqu'un, ou si vous souhaitez me donner votre avis, n'hésitez pas. Ça me ferait vraiment très chaud au cœur.
D'ailleurs, justement si cela intéresse quelqu'un. Je vous posterais sous peu le premier chapitre de cette 'aventure' de Nazarok ainsi que la carte de Tul'Vodan.
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Re: Quand un fou découvre un crayon
Hhhh, dur a trouver ton topic tout au fond, heureusement que j'ai bien vérifier. ^^
Autrement j'ai tout lu et franchement, chapeau l'ami. T'a une imagination de fou toi x)
Pour être un sous homme en dissert., je pourrai pas trop t'être utile au niveau de l'avi de lecture. Mais bon, je peus toujours jeter un coup d'oeuil si ca peut t'aider, enfin quand je serai de retour. Au pire envoie moi le dossier pas skype.
Pour la carte je t'avoue que ca peux déborder d'epicitude, hate de la voir!
Autrement j'ai tout lu et franchement, chapeau l'ami. T'a une imagination de fou toi x)
Pour être un sous homme en dissert., je pourrai pas trop t'être utile au niveau de l'avi de lecture. Mais bon, je peus toujours jeter un coup d'oeuil si ca peut t'aider, enfin quand je serai de retour. Au pire envoie moi le dossier pas skype.
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Re: Quand un fou découvre un crayon
Omg tu a passé combien de temps à écrire tous ça ?!?
Je te répondrais plus tard alors là j'ai pas le temps ^^
Je te répondrais plus tard alors là j'ai pas le temps ^^
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@iFlandre / @Yoob
Wow, content que certains aient pris la peine de lire. Ça me fait chaud au cœur. =)
@Anthony > Je verrais pour poster la carte quand j'aurais eut le temps de la scanner (ce qui n'est pas encore le cas). ^^'
@Yooby > Pour le temps que ça m'a pris, bah pour l'instant ça fait environ (un peu moins) 3 ans que je ''travaille'' dessus (le monde-ci, dans lequel se déroule le torchon que je vais mettre en ligne (celui-là je l'ai d'ailleurs commencé il y a 9 mois / fait d'autre auparavant, mais ils ne me plaisaient pas trop. Je compte les réécrire en mieux plus tard, je les posterais peut-être dans 1 an ou 2 si la team existe encore. ^^).
@Anthony > Je verrais pour poster la carte quand j'aurais eut le temps de la scanner (ce qui n'est pas encore le cas). ^^'
@Yooby > Pour le temps que ça m'a pris, bah pour l'instant ça fait environ (un peu moins) 3 ans que je ''travaille'' dessus (le monde-ci, dans lequel se déroule le torchon que je vais mettre en ligne (celui-là je l'ai d'ailleurs commencé il y a 9 mois / fait d'autre auparavant, mais ils ne me plaisaient pas trop. Je compte les réécrire en mieux plus tard, je les posterais peut-être dans 1 an ou 2 si la team existe encore. ^^).
J'ai trouvé le topic!
Désolé j'ai un peu tardé à trouver le sujet(depuis Lundi quand même XD) mais j'étais pas descendu tout en bas quand je l'ai cherché... :/
Sinon j'était tellement à fond que j'ai pété de rire quand j'ai vu le "(ololol)" au moment ou tu parle de l'armé de jeannot(j'ai oublié son nom --') surtout que je l'ai lut avec la voix de Jean-Kévin. Après j'ai pas vraiment de conseil à te donner sinon de continuer comme ça bon après je suis pas la reference niveau conseil vu qu'il m'en faut très peu pour que j'adore
En bref tout ça pour dire que ça trou le cul! T'as même convaincu Jean de se mettre à la lecture.
Jean: Oais!
Sinon j'était tellement à fond que j'ai pété de rire quand j'ai vu le "(ololol)" au moment ou tu parle de l'armé de jeannot(j'ai oublié son nom --') surtout que je l'ai lut avec la voix de Jean-Kévin. Après j'ai pas vraiment de conseil à te donner sinon de continuer comme ça bon après je suis pas la reference niveau conseil vu qu'il m'en faut très peu pour que j'adore
En bref tout ça pour dire que ça trou le cul! T'as même convaincu Jean de se mettre à la lecture.
Jean: Oais!
Re: Quand un fou découvre un crayon
GG j'écrirais peut etre un Fiction moi aussi
Pierre- Modérateur
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@Caillou
Merci. ^^
Tu écris aussi d'ailleurs ? Si oui, pour ta fiction, je peux toujours la lire essayer de t'aider à l'améliorer si tu veux. De plus, tu peux poster cela sous ton coin de projet, pour le présenter à tout le monde.
Ça fait qu'on est deux écrivaillons en herbe, Woohoo ! =D
Tu écris aussi d'ailleurs ? Si oui, pour ta fiction, je peux toujours la lire essayer de t'aider à l'améliorer si tu veux. De plus, tu peux poster cela sous ton coin de projet, pour le présenter à tout le monde.
Ça fait qu'on est deux écrivaillons en herbe, Woohoo ! =D
Re: Quand un fou découvre un crayon
Good Très sympa à lire ce petit "résumé". Continu comme ça gars !
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@All
Donc je vous poste enfin la carte, pour ceux que ça peut intéresser. =)
Désolé d'avoir mis autant de temps à le faire, je l'ai refaite au 'propre' (c'est pas encore ça..), ce qui m'a prit pas mal de temps (+exams/vacances).
Il y a encore les continents du Sud, du Nord, de l'Est et de l'Ouest qui sont cachés (zone habitable/ en dehors = glaciations), mais je ne les ai toujours pas réalisé et j'en suis à me demander si je le ferai un jour, puisqu'ils sont très peu cités dans mes 'histoires'. Pour résumer, à l'Est se trouvent beaucoup de forêts denses et elfiques (royaume des elfes justement). À l'Ouest des zones désertiques. Au Nord des zones froides et inhospitalière (peuplées par certains nains, trolls et géants). Et au Sud des terres vides de toutes vies, froides et inhospitalières comme au Nord, mais sur des lieux à la tectonique instable et couverts de volcans. Autrement, pour fixer un peu puisque je ne crois pas avoir été très clair sur ce point, ce sont les dieux qui ont créés ce monde vivable. Donc en réalité, la planète de Tul'Vodan est bien plus gigantesque que cela. Il s'agit juste d'une sorte de zone ayant été choisie pour être habitable par des êtres vivants. Ils en ont rapproché le noyau de la planète, et ont coordonné la rotation de cette dernière pour qu'elle face presque toujours face au soleil. C'est pourquoi son cycle de révolution (puisque la planète est en réalité gigantesque hors de cette zone vivable) est bien plus long que celui de la Terre. Cela donne que les années, même si je les utilise dans mes torchons n'existent pas sur Tul'Vodan. Je les utilise pour donner un repère. Mais ces années (qui chez nous se calculent en révolution) se calculent en quarts de révolution sur Tul'Vodan. À la fin de chaque saison (car oui, ils gardent tout de même les mêmes saisons que nous connaissons). Et ces quarts de révolution sont nommés les Kèèïz (je sais que c'est moche..). Puis quand l'homme atteint ces quatre quarts, ont dis qu'il a passé son premier cycle. Les cycles représentent des passages d'une maturité à une autre. Par exemple :
Premier cycle > 0-4 ans (Kèèïz) = bambin
Second cycle > 4-8 ans ('') = enfant
Troisième cycle > 8-12 ans ('') = formation au travail / apprentissage
Quatrième cycle > 12-16 ans = adolescence / formation à l'épée et à l'économie (homme / envoi dans les casernes militaires) // aide de la famille (femme / oui je sais, c'est sexiste, mais c'est en période de moyen-âge alors c'est ainsi. D'ailleurs les filles de nobles, elles, ont la possibilité de pouvoir suivre les mêmes formations que les jeunes hommes.)
Cinquième cycle > 16-20 ans = maturité / travail indépendant
Sixième cycle > 20-24 ans = jeunesse / fondation de famille, engagement militaire ou travail indépendant
etc.
Puis, pour achever les points que j'ai négligés, les dieux ont aussi placé des colonnes sur des lieux dis 'Lointains' qui représentent les bords de toute vie. En dehors, une chute de température d'une centaine de degré est immédiate. Cela est impossible dans la réalité, mais je rappelle que l'on se trouve dans du fantastique.
Sur ce, merci beaucoup à ceux qui auront pris le temps de lire ce ramassis de nawak, ^^
Enjoy,
--KaRn<3--
Désolé d'avoir mis autant de temps à le faire, je l'ai refaite au 'propre' (c'est pas encore ça..), ce qui m'a prit pas mal de temps (+exams/vacances).
Il y a encore les continents du Sud, du Nord, de l'Est et de l'Ouest qui sont cachés (zone habitable/ en dehors = glaciations), mais je ne les ai toujours pas réalisé et j'en suis à me demander si je le ferai un jour, puisqu'ils sont très peu cités dans mes 'histoires'. Pour résumer, à l'Est se trouvent beaucoup de forêts denses et elfiques (royaume des elfes justement). À l'Ouest des zones désertiques. Au Nord des zones froides et inhospitalière (peuplées par certains nains, trolls et géants). Et au Sud des terres vides de toutes vies, froides et inhospitalières comme au Nord, mais sur des lieux à la tectonique instable et couverts de volcans. Autrement, pour fixer un peu puisque je ne crois pas avoir été très clair sur ce point, ce sont les dieux qui ont créés ce monde vivable. Donc en réalité, la planète de Tul'Vodan est bien plus gigantesque que cela. Il s'agit juste d'une sorte de zone ayant été choisie pour être habitable par des êtres vivants. Ils en ont rapproché le noyau de la planète, et ont coordonné la rotation de cette dernière pour qu'elle face presque toujours face au soleil. C'est pourquoi son cycle de révolution (puisque la planète est en réalité gigantesque hors de cette zone vivable) est bien plus long que celui de la Terre. Cela donne que les années, même si je les utilise dans mes torchons n'existent pas sur Tul'Vodan. Je les utilise pour donner un repère. Mais ces années (qui chez nous se calculent en révolution) se calculent en quarts de révolution sur Tul'Vodan. À la fin de chaque saison (car oui, ils gardent tout de même les mêmes saisons que nous connaissons). Et ces quarts de révolution sont nommés les Kèèïz (je sais que c'est moche..). Puis quand l'homme atteint ces quatre quarts, ont dis qu'il a passé son premier cycle. Les cycles représentent des passages d'une maturité à une autre. Par exemple :
Premier cycle > 0-4 ans (Kèèïz) = bambin
Second cycle > 4-8 ans ('') = enfant
Troisième cycle > 8-12 ans ('') = formation au travail / apprentissage
Quatrième cycle > 12-16 ans = adolescence / formation à l'épée et à l'économie (homme / envoi dans les casernes militaires) // aide de la famille (femme / oui je sais, c'est sexiste, mais c'est en période de moyen-âge alors c'est ainsi. D'ailleurs les filles de nobles, elles, ont la possibilité de pouvoir suivre les mêmes formations que les jeunes hommes.)
Cinquième cycle > 16-20 ans = maturité / travail indépendant
Sixième cycle > 20-24 ans = jeunesse / fondation de famille, engagement militaire ou travail indépendant
etc.
Puis, pour achever les points que j'ai négligés, les dieux ont aussi placé des colonnes sur des lieux dis 'Lointains' qui représentent les bords de toute vie. En dehors, une chute de température d'une centaine de degré est immédiate. Cela est impossible dans la réalité, mais je rappelle que l'on se trouve dans du fantastique.
Sur ce, merci beaucoup à ceux qui auront pris le temps de lire ce ramassis de nawak, ^^
Enjoy,
--KaRn<3--
Re: Quand un fou découvre un crayon
J'ai pas encore lut(go douche)mais pour ce qui est de la carte, elle a de la gueule
Re: Quand un fou découvre un crayon
Ben c'était que j'allai dire la même chose grosso modo du coup j'ai pas voulu faire un double-post.
@Rololali
Mais ... mais c'est peut-être un double-post ça ?!!
Baaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !!
Mouhaaahaahahaaaaa !! >=D
Ah mais mon post aussi du coup.. rien à foutre j'suis admin bitch !
Baaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaan !!
Mouhaaahaahahaaaaa !! >=D
Ah mais mon post aussi du coup.. rien à foutre j'suis admin bitch !
Re: Quand un fou découvre un crayon
Naooooooooooooooooooooooooooooooooooon!!!!!!!!!!!!!!! Je te donne une photo de cookie si tu m'épargnes! Pitiééééééééé :'(
Re: Quand un fou découvre un crayon
Merci! Merci! Prenez ce cookie oh guide suprême!
Et encore un autre si vous voulez!
Et encore un autre si vous voulez!
Premier chapitre (extrait)
Je vous poste là un extrait du premier chapitre du livre que j'écris. N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Si quelqu'un souhaiterait par hasard lire la suite, qu'il m'envoie un message sur Skype et je lui enverrai le dossier Word (par MP si vous n'avez pas Skype). Enfin bref, donnez-moi vos impressions et bonne lecture. ^^
Chapitre Premier :
Rouge et Noir
<<Le monde n’est qu’un long fleuve,
Un long fleuve inondé des larmes des poissons qu’il porte. >> -Parole populaire d’Assmor, Tzanin
-Deuxième âge, Guerre du Ciel de Feu
L’hiver était froid, très froid. Il y avait des victimes partout… La mort pullulait en Firen. L’automne avait été rude et l’arrivée de la saison froide n’avait rien arrangé : des guerres civiles contestant les réactions de l’État contre cette famine et cette misère avaient éclaté à l’intérieur du pays. Le paisible royaume de plaines et de montagnes était devenu un véritable charnier… ainsi, la rébellion commença :
Les paysans commencèrent à se plaindre ouvertement envers les familles nobles qui, pour resserrer le joug, envoyèrent maintes razzias sur les villes et villages les plus précoces pour en finir à la famine du peuple. L’effet voulu n’eut jamais lieu, au grand contraire : les citoyens de tous les côtés du pays se mirent à envoyer des menaces au trône. Les royaumes alliés aux hommes et nains de Firen mirent leur commerce et diplomatie en suspens. Alors les paysans, voyant leur faim et misère croître comme jamais, s’armèrent et partirent pour une longue marche vers le fort de la famille royale ; bien décidés à en finir avec cette sombre histoire.
Deux mois s’écoulèrent et la population du pays avait diminué de plus d’un cinquième. Un vrai carnage. Malgré cela, aucune nation proche ne réagit et ne vient en aide au peuple de Firen. Dans toutes les rues de la capitale, des maisons brûlaient et s’effondraient sous l’œuvre du chaos, des corps gisaient étalés et ensanglantés, des gardes fous à lier couraient partout à la recherche d’une personne à tuer, les pauvres prenaient des fourches ou des épées et couraient sur les portes des demeures bourgeoises ou sur le château qui protégeait les nobles de la bataille…
Au milieu de ce désastre, un enfant pleurait. Il était jeune, entre sept et huit ans. C’était un enfant étrange, ses cheveux étaient blancs neige… Les personnes qui s’approchaient de lui s’écartaient, voyant en lui la descendance d’un démon. Personne ne lui cherchait de mal, car tous étaient touchés par sa tristesse et sa solitude. Dans la rue désolée, un vieil homme, pelle sur l’épaule, s’approcha de lui, sans peur. Il s’accroupit et lui releva le menton.
-Sèche tes larmes, petit. Qu’est-ce qui ne va pas ?
-Mes parents ont été tués. Les deux… je me sens si seul. Je ne sais même pas où sont passés mes deux frères... Je crois qu’ils se sont cachés pour se protéger de la bataille, mais je ne les trouve plus. Et… j’ai peur, terriblement peur.
-Quel est ton nom ?
-Nazarok, dit le garçonnet en le fixant intensément de ses étranges petits yeux verts émeraude.
-Écoute, Nazarok : la vie tourne ainsi. Si tes parents sont morts, c’est pour défendre l’honneur du pays et de ta famille. Je suis sûr qu’ils sont morts avec bravoure et fierté ! Regarde autour de toi toutes ces victimes. Tous étaient des gens courageux et braves, et beaucoup avaient au moins un petit être cher comme toi. Tu n’es certainement pas le seul orphelin de cette guerre… Et d'ailleurs, c’est tout cela qui est bien triste.
-J’aimerais que cela cesse.
-Moi aussi, j’aimerais que cela cesse. Nous l’aimerions tous : mais tant que ce maudit Roi vivra, rien ne sera possible. Il faut croire en l’espoir de sauver cette patrie sur laquelle nous sommes nés et sur laquelle nous avons grandi, et lutter pour elle, pour sa liberté. C’est comme ça que l’on s’est toujours tiré des situations difficiles et c’est comme ça que nous nous en tirerons toujours ! Rien ne changera. Le Roi doit mourir, il n’y a pas d’autre échappatoire. Enfin c’est peut-être un peu complexe de t’expliquer cela à ton jeune âge. Tu auras toute la vie devant toi pour l’apprendre, ne t’en inquiète pas.
-Je n’aime pas… la Mort, frissonna l’enfant.
-Personne ne l’aime, petit Nazarok. Mais si tu vis, je suis sûr que tu auras droit à un grand destin de la part des dieux, j'en suis persuadé ! Alors aie un peu foi en toi, gamin ! Et oublie les terreurs de la Mort.
Le petit garçon entreprit de sécher ses larmes et releva les yeux, très lentement, vers le vieillard.
-Mais... le Roi est-il vraiment la cause de ces horreurs ? Où est-ce une malédiction ? Un choix divin ? Si c’est le cas, à quoi servent les dieux ; à punir les péchés des hommes en leur arrachant âme et amour ?
Le vieillard parut surpris. Il arqua un sourcil.
-Tu es encore bien trop jeune pour tenir de telles théories, mon enfant. Tu devrais plutôt songer à ton avenir. J'ai une idée qui me vient à l'esprit. Viens. (Il lui tendit une main généreuse.) Allez, viens avec moi. On va retrouver tes deux frères et je vous garderai jusqu'à ce que vous sachiez vous en sortir par vous-même. Qu'en dis-tu ?
-Vous... me donnez votre aide ?
L'homme aux cheveux gris lui sourit chaleureusement et l’embrassa d’un regard de bonheur et de bienveillance ; cela toucha profondément Nazarok. C’était la première fois de son existence que quelqu’un souhaitait les aider, eux qui avaient toujours subsisté par leur seule ruse et envie de vivre. Un sourire timide se dessina sur ses lèvres sèches.
-Évidemment, je serais sans-cœur de ne pas aider des innocents perdus au milieu de ce chaos dans une telle situation. Surtout s'il s'agit d'enfants qui ne peuvent errer seuls ainsi. Je me nomme Maddan.
Il lui tendit la main.
L'enfant l’attrapa avec quelque crainte dans son regard. Par une joie passagère, il lui rendit enfin un vrai sourire : éclatant de toutes ses dents blanches, c'était comme une vague de douce lumière dans ces ténèbres de guerres et de larmes...
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Il pleuvait. Comme tous les jours en ce triste mois de septembre. La pluie était froide, même glaciale pour la saison. On l’aurait crue incessante en ne voyant que les nuages gris qui n’en finissaient pas à l’horizon. Elle s’écrasait avec intensité sur la terre déjà humide du vallon du Rocher-d’Aube.
L’auberge de l'Arbre-Noir était petite, enclavée d’arbres aux feuilles orangées par la saison et perdue au fond d’un ravin, frôlant les rebords aiguisés de la falaise des Mines de Nasda, qui portaient ce nom de leur antique histoire de la résistance des tout premiers habitants de l’Assmor face à l’incroyable empire déchu de Nasdëm.
Les gouttes froides clapotaient en trombe sur les dalles noires et grises du vieux bâtiment, qui, brisées par les efforts du temps, ne devaient plus servir à grand-chose si ce n’était à la décoration de ce lieu quelque peu lugubre. Plus loin, accoudé contre les falaises trempées par l’averse, se trouvait un stock impressionnant d’eau-de-vie, totalement mis à l’abri sous un vulgaire pavillon fait de tôles rouillées.
Soudain, des bruits de pas résonnèrent du seuil de la porte. La porte… il s’agissait plutôt d’un vieux bout de bois rongé par les âges : elle faillit s’écrouler lorsque l’inconnu qui venait de descendre de bride, un homme étrange dissimulé sous une longue cape noire et violacée, l’ouvrit calmement. Il s’arrêta au-devant du pavillon et se retourna. Un autre homme fit apparition à l’embrasure, lui était simplement vêtu d’un large pantalon, d’une tunique qui avait dû être blanche il y avait de cela des années, et d’un vulgaire tablier en cuir non-travaillé. Il était de taille plutôt imposante, pas loin des deux mètres. Il était aussi quelque peu enrobé mais ses muscles saillants aux avant-bras portaient plus à croire de lui qu’il était davantage fait de force que de graisse. Sa tête, à la mâchoire carrée et large, était peinte d’un teint rosé, semblable à peu près à celui d’un bœuf ou d’un porc. Son menton écrasé pointait légèrement vers l’avant, recouvert d’une fine couche de barbe teinte vermeil. Ses petits yeux noisette fixaient l’homme qui allait entrer dans l’auberge.
Là, pendant de longues minutes, ils se fixèrent l’un et l’autre ; puis parlèrent. Ils discutaient d’un meurtre, d’une injustice. Puis l’inconnu fut invité à entrer. Alors ce fut seulement une bonne heure plus tard que l’imposant tavernier raccompagna l’étranger à la porte.
Il lui dit, de sa voix grave et sérieuse :
-Je te souhaite bonne chance, Korasan. Mais je t’en prie, lorsque tu trouveras Naz, dis-lui que je n’ai rien à voir avec tout ce qui lui est arrivé et dis-lui mes condoléances pour l’assassinat de sa famille. Il ne méritait pas ça…
Le dénommé Korasan lui planta son regard à la fois triste et froid dans le blanc des yeux de son interlocuteur.
-Ne t’inquiète pas Marëk, je lui expliquerai tout et lui ferai parvenir ton soutien. Je te jure que ce bâtard de Kadghar paiera pour sa trahison.
-Naz voudra certainement se lancer à sa poursuite… il ne serait peut-être pas judicieux de tout lui raconter, tu ne crois pas ? Il pourrait en arriver à faire une bêtise, le connaissant… Tu te souviens du jour de la mort de Maddan ? Je ne veux pas avoir à revivre cela, son âme torturée par les démons de la colère et du désespoir qui hantent son corps…
En réalité, tous trois étaient frères. Et 'Naz' semblait être un diminutif amical pour désigner Nazarok. Marëk était l’aîné, Nazarok le second et Korasan le cadet.
Le frère aux vêtements sombres baissa ses yeux bleus-marine vers le sol boueux, en proie à un grand émoi suite à ces souvenirs chargés de tant de chagrins. Il releva le visage, légèrement frustré par sa sensibilité qu’il n’arrivait jamais à dissimuler malgré ses airs ténébreux.
-J’avoue que Naz se montre parfois de nature très voire trop fougueuse… mais c’est notre frère ! Il mérite de tout savoir. C’est sa femme et son fils à lui et il en sait moins que nous deux, bordel ! J’essaierai de le retenir de s’énerver trop rapidement, mais ce sera dur... enfin tu le connais bien toi aussi… Il sera totalement hors de lui une fois qu’il aura tout appris… et il se tournera vers Kadghar pour le tuer.
-Mais c'est Kadghar qui veut sa mort ! Je te rappelle qu'il est poursuivi par l'un des Hauts ! Il ne peut rien faire contre Kadghar sans provoquer guerres et conflits. Peut-être pire encore : une guerre civile.
-Nous sommes déjà dans une guerre civile de toute façon, mon frère. Et rien ne peut l'empêcher. Pour quelle raison crois-tu que ce fichu Haut fait cela ? Il recherche le trône de Paav pardi ! Mais tout ce dont l'on parle maintenant, Naz l'ignore. Kadghar a engagé ses meilleurs assassins à sa poursuite et lui il n'en sait rien, t’imagines ? Lérêckh le Fourbe, Hutraghan le Tue-Silence ! Quelle chance Naz a-t-il de s’en sortir si nous ne l’aidons pas ?
-Aucune… zéro, néant. Mais les hommes de Kadghar sont partout, ils se sont emparés de la cité-libre de Hêrrok, il y a de cela deux jours. Ils sont maintenant en route vers le trône de Paav et le Seigneur Relkts, en manque d’homme, n’a pu envoyer des renforts à notre Grand Roi Doltan ! Le Prince Acran est en pleine campagne face à l'Empire, oui le pays et la Famille Royale sont divisés. Le Royaume est en péril. Kadghar a toutes ses chances cette fois-ci. Et si Naz apprend la moindre chose, le Haut aura tôt fait de comprendre qu’il s’agit de nous. Il a des espions partout ! Je soupçonne même Skélan d’être impliqué là-dedans ! D'ailleurs tu sais ce qui nous arrivera si jamais il arrive que quelqu'un sache l'aide que nous avons portée à Naz...
-Skélan… C’était l’homme à l’armure rouge tape-à-l’œil d’avant, celui qui te parlais tellement que tu ne pouvais en placer un ?
-Oui. C’est un des habitués de l’auberge. Mais sous ses airs de niaiserie, j’aime à penser qu’il s’agit de quelqu’un de bien. Enfin, malgré cela, venant de sa part, ça ne m’étonnerait guère qu’il ait accepté les offres de Kadghar.
-Je vois… Je déciderai en chemin si je raconterai tout à Nazarok. De toute façon tu n’as rien à craindre. C’est moi qui irai livrer ces informations à notre frère. Si quelqu’un mourra pour tout lui avoir raconté, ce sera moi. Tu n’es impliqué en aucun cas. Mais si je dois mourir, aide Naz à échapper à la furie de Kadghar. Tu connais tout autant bien que moi la Prophétie. Elle doit se réaliser.
-Je le sais. Mais s'il te plaît, petit frère. Ôte-moi d'un dernier doute. Tu me jures que tu ne diras rien sur moi aux hommes de Kadghar au cas où ils t’attraperaient ?
-Allons bon, Marëk ! Je suis ton frère, non ? Jamais je ne trahirai quelqu’un de ma famille ! Non, tu n’as pas de crainte à avoir. C'est grave de voir à quel point nous en sommes arrivés avec ces guerres qui éclatent de toutes parts, douter de son propre frère. Je crois que le monde connaît une époque bien sombre.
-Je ne pourrai jamais assez te remercier, Kor. Que la chance te sourie à toi et à ta quête.
Korasan s’approcha du géant et posa une main chaleureuse son épaule. Finalement, les deux frères se firent une accolade en signe de chagrin et de la forte amitié qui les unissait : la fraternité.
-Si je meurs, sache que je ne vous oublierai jamais : ni toi, ni Naz. Quant à ma femme, dis-lui que… je l’aimais de tout mon cœur, même si je n’ai pas toujours pu le lui démontrer. Dis-lui que je regrette. (Korasan sourit à son frère.) Que si c’était à refaire, je serai meilleur et que… mon âme l’attendra au paradis, si elle veut bien encore de moi. (Il jeta un sourire nostalgique à son frère.) Merci encore Marëk… mon frère aîné : le ‘‘Gardien de la Famille’’.
-Tu ne mourras pas, petit frère. Jamais ! Je crois en toi... et Naz aussi. On croit tous en toi… nous déçois pas, Kor… clama Marëk haut et fort, les larmes commençant à abonder au coin de ses petits yeux noisettes.
Korasan s’éloigna de son frère et alla seller son splendide cheval noir nuit. Ce dernier baissa docilement l’encolure en voyant son maître approcher, déjà prêt à se mettre en chemin.
Une toute dernière fois, Korasan se retourna.
-Adieu, Mar. Prends soin de toi et méfie-toi de ce Skélan. Les gens comme lui n’ont pas d’honneur ; l’amitié ne vaut même pas une pièce de cuivre à leurs yeux.
-Ne te soucie pas pour moi. Concentre-toi sur le message pour Naz. Il m'est important de le redire mais sache que toi et Naz avez été les lumières de ma vie : je ne vous oublierai jamais. S'il t'arrive quelque-chose, tu peux être sûr que Kadghar mourra. Je vous vengerai…
Korasan lui adressa un sourire moqueur.
-Prends tout de même soin de toi, Gardien de la Famille.
Et il se mit en route vers le lointain firmament ou descendait avec gloire le soleil d’or brillant qui irradiait de sa lumière si pure le val boisé de pins d’argent. Ce soleil qui pointait enfin hors des nuages gris de la pluie qui l’avaient si longtemps retenu. Un soleil vengeur, un soleil destructeur…
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Sarézik grogna, c'était un son guttural et pitoyable. Il s'assit sans la moindre délicatesse sur la bûche de bois qui pourrissait à quelques pas du foyer crépitant. Il plaça lentement ses mains engourdies au-dessus des flammes, appréciant la douce chaleur qu'accueillaient ses paumes : cette douce caresse ravivant ses forces. Malgré tout, l'odeur de la fumée était plus qu'immonde, le guerrier à la barbe brune-noire fourchée fronça ses épais sourcils et cracha sur le feu. Son humeur était détestable... encore plus qu'à son habitude.
-Nàzëll, il faudra penser à trouver quelqu'un qui nous paie pour tuer Kadghar.
Un homme grand, large d'épaule et musculeux l'approcha en riant.
-Ce serait vraiment une bonne idée, Sarézik. Surtout si tu souhaites finir la tête empalée au bout d'une lance en tout cas. Tu veux aller boire un coup à l'auberge ?
Sarézik jura.
-Je préférerai nettement tuer ce bâtard couvert d'or, mais soit, ça me convient aussi. Treize pièces d'or pour ça ? On se demande comment il s’est bâti son palais ! Ah, mon ami, je maudis encore le jour où j'ai voté pour voir ce fils de pute au pouvoir, Allk'Darr en témoigne !
-Malheureusement on ne peut modifier le passé, soupira Nàzëll. Alors, tu viens ?
Il lui tendit la main et l'aida à se relever.
-Je me fais vieux pour ce genre de choses... se plaignit le noiraud.
-On se fait tous vieux, répondit le mercenaire blond en souriant et en lui donnant une tape amicale sur l'épaule. Mais souvent on meurt avant de s'en rendre compte.
-Ce ne sera pas notre cas... et je ne sais pas si cela doit me réjouir ou l'inverse. Bah, à Ucton toutes ces idioties ! Allons boire un bon coup, ça nous remontera le moral. Une bonne chope de bière est la meilleure amie d'un guerrier.
Ils se mirent en route à pas lents vers le village à l'horizon. A chacun de leurs pas, un petit nuage de poussière se soulevait avec grâce et s'évaporait dans les airs. En même temps, le crépuscule descendait avec calme dans leur dos, découpant sur un rocher à quelques centaines de pas d'eux la silhouette noire d'un homme armé de deux larges lames, l'une était sombre, l'autre était claire... En les voyant s'éloigner l'inconnu secoua la tête d'ennui et sauta en bas de son point d'observation. Il s'accroupit et se mit à avancer furtivement. Il dégaina.
Dans les airs, le cri d'un aigle retentit. En moins d'une fraction de seconde, le rapace fondit sur un lièvre gambadant dans les champs et l'emmena avec lui dans les cieux.
Avec assurance, les deux guerriers pénétrèrent dans le village. Quand ils avançaient, les gens de l'endroit s'écartaient, sur leur garde et étonnés de voir deux guerriers en armes pénétrer ainsi dans un village de la moindre importance comme le leur. Certains crurent à des ramasseurs d'impôts et filèrent se réfugier dans leurs bâtisses, ce qui fit ricaner Nàzëll.
-Quelle façon étrange d’accueillir ont ces gens, tu ne trouves pas Sarézik ? Lui demanda-t-il d'une voix à la fois forte et moqueuse, pour que toutes les personnes encore présentes dans l'allée puisse l'entendre.
Le guerrier à la cape d’un jaune depuis longtemps passé et aux yeux noisette fort sombres ne lui jeta même pas un regard, pressant le pas et donnant un brusque coup de pied dans un gravât traînant au milieu de l’allée de dalles rouges et brunes couvertes de pailles et d’eau de pluie.
-Non, se contenta-t-il de répondre à son compagnon. J'ai toujours été mal reçu.
Derrière lui, le gigantesque homme blond secoua la tête, un sourire bête aux lèvres.
-Pourquoi es-tu toujours aussi refermé, Sarézik ? Tu ne parles jamais et les seules fois où l'on te pose deux ou trois questions, tu réponds de manière cinglante et morne, comme si tu ne voulais plus en entendre parler pour le restant de tes jours. Je me suis toujours demandé ce qui cloche chez toi… Pourquoi ne t’ouvres-tu jamais aux autres ?
Le guerrier à la longue queue de cheval noire se retourna au quart de tour, une soudaine colère se lisait sur son visage, trahissant ses traits habituellement sereins.
-La ferme, imbécile ! Je n'aime pas parler, c'est tout. cracha-t-il en gesticulant nerveusement.
-Tu fais un drôle d'ami... j'ai vraiment des compagnons étranges avec Zekàn, puis toi... se moqua Nàzëll, toujours un large sourire éclairant son visage qui paraissait si froid et meurtrier à première approche.
-Ne me compare pas à cet abruti. Bon, allons boire un verre, je meurs de soif. Là j'ai parlé, ça te va ? lui lança-t-il sur un ton colérique et tendu, pesant de reproches.
-Oui, oui... c'est bon, du calme, Sar. C'était une plaisanterie, tu le sais bien.
-Non, fit-il. C'est ici.
L'homme pointa de son index pâteux un vieux bâtiment délabré aux murs dépeints. Sur sa vieille enseigne de plomb était à peine lisible le charmant nom de l’établissement : ''Le Chat-Écrasé''.
-Quel nom pour une auberge... Ça ne risque pas de leur attirer la foule, maugréa Nàzëll en poussant la porte.
Les deux hommes entrèrent, ils furent accueillis par une odeur putride mélangeant de la viande trop salée, du fromage vieux de quelques dizaines d'années, de la transpiration des habitués qui n'avaient pas bougé de la journée et de la bière fermentée. Aussitôt, le grand blond respira à pleins poumons l'air de l'endroit et l'expira avec un sourire aux lèvres.
-Ah... l'air si doux des auberges. J'aime ça !
-Crois-moi, tu es bien seul, lui souffla Sarézik en le dépassant, une main sur son nez. Il s'arrêta à côté d'une petite table en bois à quatre chaises.
-Celle-ci est libre, comme la plupart. Assieds-toi vite, je n'aime pas cet endroit et la façon dont les gens nous observent.
Nàzëll rit de bon cœur et tira sa chaise en arrière pour se laisser tomber dessus comme une masse.
-Tu es trop douteux, Sarézik. Tu vois le mal partout où il n'y en a pas... Et je me demande pourquoi tu t'étonnes encore que les gens ne t'aiment pas... Bon tu t'assieds ?
-Cette chaise est salle, protesta Sarézik.
-Prends celle d'à côté et arrête de te plaindre, idiot ! Et dire que tu te demandes pourquoi les gens d’ici te regardent bizarrement du coin de l’œil !
Le guerrier à l'armure noire s'exécuta sans prononcer un mot, à son habitude.
Nàzëll se retourna pour appeler la serveuse aux cheveux roux qui tournaient en rond dans la salle avec son plateau. Il lui commanda deux chopes. Elle fit une courte révérence, ce qui fit ricaner Nàzëll et vomir de dégoût Sarézik, et partit chercher les boissons. Elle revint quelques instants plus tard et posa nerveusement les deux chopes de bière sur la table sans dire un mot. Nàzëll la remercia sans rien recevoir en retour et la serveuse s'en alla.
-Voilà qui est bien étrange, aucune femme ne m’a jamais résisté de la sorte sans prononcer le moindre mot, je m'en vois tout surpris. Mais bon, même si c'est une dure à cuire, elle sera avec moi ce soir !
-Tu te vantes, tu te vantes, Nàz... et ce que tu me dis là m’écœure.
-Il n'en faut pas beaucoup pour t’écœurer alors. Malgré tout, pour quelle raison cela te met-il si mal à l'aise, puis-je le savoir ? Tous les hommes aiment les femmes, alors pourquoi t'empêches-tu d'aimer ? Profite un peu de la vie !
Il avait dit ça en sirotant sa bière tranquillement, les jambes croisées de manière nonchalante sur la table de bois, occupant presque la totalité de son espace. Sarézik trouvait toujours cet homme détestable, ô combien de fois il aurait pu le faire taire de sa dague à fine lame, dissimulée sous les plis de son pourpoint de cuir sale. Malgré cela, pour une raison qu’il ignorait, il aimait bien la compagnie de ce guerrier gigantesque, peut-être pour ses blagues grossières qui changeaient de la monotonie de cette vie tant triste.
-Comme je te l'ai dit, je ne veux pas en parler mais bon si tu insistes, j'aime les femmes, et ce bien plus que tu ne peux te l'imaginer. Le problème est qu'aucune femme ne m'a jamais aimé... et aucune ne m'aimera jamais. (Il soupira.) Et dire que toi tu en a une nouvelle sous ton lit chaque semaine... ça me dégoûte, voilà tout.
Nàzëll ne se retint pas, il rit à gorge déployée ; les habitués le regardèrent sombrement, crachèrent sur sa personne et retournèrent ensuite discuter entre eux, avachis sur le bar, chope de bière virevoltant deçà delà, maintenue dans le creux de leurs paumes perlées de sueur.
-C'est ainsi que la vie est faite, Sarézik ! Il y a les hommes doués en séduction et... les hommes moins doués ! Répondit le géant blond, tout souriant. Tu exagères aussi un peu quand tu dis chaque semaine, allons...
Sarézik chuta dans un air plus sombre encore, il répartit de manière directe et impulsive. Un soupçon de colère dans la voix.
-Ah oui ? Et la blonde de la dernière fois dans le Palais du Tyran. Comment s'appelait-elle déjà... Feïkya ? C'était il y a cinq jours il me semble. Est-ce que je me trompe en quelque-part ? Non, je ne crois vraiment pas.
-Ah... elle... je crois m'en souvenir... un peu. Un beau morceau en tout cas, dommage que son mari l'ai pendue lorsqu'il a appris. Ça m'a chagriné un petit moment. Les femmes sont si bêtes, elles ne savent pas garder leur langue sur certaines choses.
-Je te fais remarquer que c'est toi qui a été la dénoncer pour deux maudites pièces d'argent. La vie vaut-elle deux pièces d'argent, Nàzëll ? En fait non, il s'agirait plutôt d'une avec celle du garçon d'écurie que tu as condamné par la même occasion. As-tu la moindre morale qui traîne dans ton crâne vide ? Encore une chance que cet imbécile n'ait pas écouté cette salope après tout. Tu aurais pu écoper bien pire que de te fouler la cheville en descendant les escaliers. Et allons bon, à mon tour de te questionner, pour quelle raison as-tu voulu coucher avec la femme du Conseiller ? T’es stupide à ce point, Nàz ?
-Rôh... tu ne vas pas me faire la morale toute la soirée, peu importe ce qui aurait pu m'arriver s'il l'avait écoutée, ce qui importe c'est qu'il ne l'a pas écoutée et que moi j'ai ces deux pièces d'argent dans ma bourse qui vont nous permettre de payer une bonne dizaine de délicieuses choppes comme celle-ci. Si tu veux mon avis, oui les vies d'une femme et d'un sale péon valent deux pièces d'argent ! Même peut-être moins…
-Alors je ne le veux pas, ton ''avis'', fumier. Pourquoi les femmes seraient-elles inférieures aux hommes ? Et les péons, eux que tu aimes tant, qu'ont-ils de tant en moins que nous ?
-Oh, calme-toi donc un peu, Sarézik. Regarde-les, dit-il en désignant furtivement la serveuse d'avant de la tête, elle ne serait même pas capable de soulever une épée avec ces maigres bras. Quant au péon... je n'en parlerai même pas.
-Tu n'es qu'un imbécile. Il y a aussi bien des hommes qui ne sont pas capables de soulever des épées.
Nàzëll haussa les épaules.
-Ce sont des lâches pour la plupart ou même des filles-manquées. Mais ils deviennent des péons, voilà tout. Il n'y a rien de trop spécial là-dedans.
Sarézik jura et cracha à côté du guerrier blond.
-Laisse tomber, Nàzëll. Tu me dégoûtes.
Soudain, coupant dans son élan le guerrier blond qui allait poursuivre le débat pour sa défense, la porte claqua, les deux hommes portèrent instinctivement leur regard vers le seuil de l'auberge. Un homme venait de pénétrer dans la salle, faisant à nouveau maugréer les habitués accoudés au comptoir. C'était quelqu'un de jeune, bien bâti avec des cheveux couleur blanc-neige taillés lisses et mi-longs : c’était fort peu commun. Il était bien vêtu : portant une veste de cuir noire et or qui faisait penser aux vêtements de la noblesse de Paav, taillés pour la guerre et la discrétion. Un habit d'assassin. Derrière celui-ci dépassaient deux gigantesques Lames de Hellk. Sarézik prit peur rien qu’en les remarquant et détourna les yeux. De son côté, Nàzëll luttait pour se retenir de se lever et sortir de l'auberge, tout en gardant son regard rivé sur le mystérieux personnage. Ses yeux d'un vert transperçant se mirent à scruter les tables. Ils s’arrêtèrent net sur les deux guerriers. Alors l’inconnu s’approcha lentement, pas après pas, un sourire meurtrier sur son visage. Il arriva près de Sarézik et tira la chaise à sa gauche en arrière. Il s'assit.
-Bonjour messieurs. Belle journée, vous ne trouvez pas ?
Nàzëll toisa son camarade d’un regard interrogateur ; voyant que celui-ci faisait mine d’hausser les épaules en signe d’incompréhension, il décida de se lancer. Il déglutit lourdement. Sa gorge lui semblait sèche.
-Ehm… Un ‘‘Bonsoir’’ serait plus approprié, mais bon, soit. Pourquoi êtes-vous venu vous asseoir ici, il y a bien des tables libres derrière, non ?
-J'aime bien être en compagnie d'autres guerriers... et j'ai à vous parler.
Nàzëll sentit la peur s’emparer de lui. Un agent de Kadghar certainement, ou encore un nouveau commanditaire : pas de quoi s’inquiéter. Mais quelque-chose en lui l’intriguait, l’amenant à penser inversement : ce visage infâme et pâle et ces yeux perçants et hostiles…
-Si c'est au sujet d'un meurtre ou d'un enlèvement, nous nous devons de refuser. Quel que soit votre somme. Nous arrêtons l'escroquerie, cela ne nous réussit pas.
L'homme ricana et appela la serveuse pour se commander une bière mais Nàzëll l'arrêta et demanda poliment trois chopes.
-C'est bien aimable de votre part de m'offrir un verre, mais j'insiste pour vous rembourser.
-Ce ne sera pas nécessaire, laissez-moi au moins vous offrir cette chope-ci, mon ami.
-Vous n'êtes pas mon ami... murmura l'homme aux Lames de Hellk.
Sarézik frémit, à côté de lui Nàzëll resta de marbre, toisant le guerrier aux cheveux blancs d'un air légèrement hostile. Il sentit que les deux hommes se jaugeaient l’un à l’autre. Ayant chacun mis un air teinté d’un brin de défi sur leurs visages. Nàzëll avait les yeux qui brillaient d’une colère destructrice, alors que l’autre restait froid et silencieux. Avec peine, le grand mercenaire blond ravala sa rage d'avoir été humilié de la sorte par l’inconnu.
-Nous pouvons toujours le devenir, vous ne croyez pas ?
-Non, effectivement je ne le crois pas... Mais passons sur ce malentendu. Alors, qu'allez-vous faire maintenant ?
-Je vous demande pardon ? Cracha nerveusement Nàzëll, le visage commençant à virer au rouge.
-Je veux dire... enfin... que comptez-vous faire par la suite si vous arrêtez vos crimes, avez-vous un avenir ? Une chance quelque part ? Je ne crois pas non...
-C'est gentil de votre part de vous inquiéter mais voyez-vous... je pense m'engager dans l'armée pour lutter face à la menace de l'Empire. Je rêve de chevaucher aux côtés du Prince... si ce n'est pas possible, je retournerai dans mon pays natal et j'y mènerai une existence paisible avec l'héritage de mon père récemment décédé. Qu'Allk'Darr bénisse son âme et l'accepte au paradis, c'était vraiment quelqu'un de bien. Il m'a élevé seul, vous savez ? Et dans la misère de l'époque en plus de cela... Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers...
-Toutes mes condoléances pour la mort de votre père, répondit sincèrement l'homme. De toute évidence, pour votre premier souhait, sachez que cela n'arrivera jamais, malheureusement. Les troupes du Haut Kadghar ont refusé de faire la Guerre aux Orcs il y a de cela trois jours, malgré les menaces du Grand Roi.
-Kadghar... cet enfoiré... marmonna Sarézik dans sa barbe.
-Qu'est-ce qu'a votre ami ?
-Oh... non rien. Il est juste un peu nerveux. Par simple curiosité, quelle aurait dû être notre mission, voler un riche marchand, tuer quelqu'un de haut placé ?
-Vous auriez dû arrêter plus tôt, vous savez...
-Hem... pour quelle raison ? Je ne vous suis plus, mon sir.
-C'est bien simple pourtant, mais dites-moi, vous n'êtes pas très intelligents, non ? Laissons toute cette histoire stupide de côté. Je sais ce que vous avez fait, bâtards ! Maintenant je veux savoir où ils sont allés. Et après je vous tuerai ! À moins que vous ne vous décidiez à purger vos péchés passés !
-Attendez ! De quoi nous parlez-vous ?
Il lui décocha un direct du poing droit qui alla se loger sur le visage du géant. La chaise sur laquelle il était assis craqua, tout comme son os nasal. Nàzëll partit à la renverse en hurlant et en se tenant douloureusement son nez cassé.
Il tapa le derrière de son crâne sur les dalles grisâtres du sol de l'auberge et ne bougea plus.
Sarézik, encore sous le choc, prit tout son courage, se leva et vint s'interposer entre les deux hommes.
-Je peux savoir pourquoi vous l'avez frappé ? Il ne vous a rien fait, laissez-le tranquille ! En plus il s'est évanoui... il y a de forts risques qu'il meure si vous le frappez encore !
L'inconnu cracha sur le blessé et se mit à hurler sur le guerrier qui lui faisait face :
-Il ne m'a rien fait ? Ah ça non, il ne m'a rien fait... Il... enfin, vous m’avez tout fait, vous deux ! Tout ! Vous m'avez pris ma femme ! Et comme si ça ne suffisait pas, mon fils aussi ! Bande de fils de putes ! Où sont-ils ? Où sont-ils !
Il agrippa le guerrier à la courte barbe noire et hérissée par le haut de son armure noire et le fixa de ses yeux perçants, Sarézik, gêné par le regard glacial et meurtrier, détourna les yeux.
-Regarde-moi dans les yeux, enfoiré. Et maintenant dis-moi où vous les avez emmenés ?
Le guerrier regarda l'inconnu qui bouillait de rage d'un coin de l’œil tremblotant. Il rassembla tout son courage en lui-même pour se préparer à répondre. Il ouvrit la bouche et se maudit pour la voix bégayante qui en sortit.
-Je... ne peux pas vous le... dire... Il nous tuera... s'il l'apprend...
-Vraiment ? se contenta de répondre Nazarok en arquant un sourcil, et il envoya l'homme voltiger à travers la salle. Celui-ci alla s'écraser sur une des tables du fond, la brisant en deux sous le poids de son armure d'acier.
Le chasseur traversa l'auberge et s'agenouilla à côté de Sarézik. Un mince filet de sang coulait d'une blessure qu'il venait de recevoir à la tête. Le traqueur, sans esquisser la moindre forme de pitié, détacha une des Lames-de-la-Sérénité.
-Maintenant tu vas parler. Car sache que si tu ne parles pas, bientôt les habitants de ce village pourront creuser deux jolies tombes de pierre, pour toi et ton ami... non, en fait je pense plutôt qu’ils brûleront vos corps sur un bûcher à la place, ils n'aiment pas les guerriers... Est-ce qu'une telle fin te plairait ? À mon avis elle te conviendrait à la perfection. Malgré tout, je ne suis pas un meurtrier. Avoue ce que tu sais et je ne te tuerai peut-être pas.
-Peut-être ? Suffoqua le blessé.
-Je ne te ferai pas plus de mal en tout cas, promit Nazarok. Mais si tu ne veux pas parler, je répandrai lentement tes tripes sur les murs de cette sinistre auberge. Avec une joie inhumaine... et une tristesse sans fond.
-Je vais tout vous dire... mais ne me... tuez pas. Puis-je juste vous... poser une question auparavant ?
-Allez-y, faites donc.
-Qui... (Il hésita) êtes-vous ?
-Je suis le mari de la femme et le père de l'enfant que vous avez enlevés. Ma réponse te convient ?
Il acquiesça, malgré la forte douleur qu'il ressentait à la tête.
-Ce... c'est ce... connard de Kadghar qui nous a engagés. Le Haut-Seigneur... en personne. Nous ne souhaitions pas, mais refuser au Haut est… passif de mort.
-Je vois.
-Vous allez me laisser vivre ?
-Des détritus comme vous ne méritent même pas la mort...
Sarézik soupira de soulagement. La peur qui obstruait sa vision s’estompa légèrement, laissant place à une sorte de grand flou d’hébétement. Qu’y avait-il de plus important que la vie sur ce monde brisé ?
-Mais... cela ne veut pas dire que je ne vous tuerai pas. J'ai une condition pour votre vie. Une seule, et je crois que même vos minuscules cervelets seront aptes à la retenir. Ou du moins je l’espère…
-Laquelle ? Dites-le. Je ferai tout ce que vous voudrez... mais laissez-moi la vie, par pitié ! Je ne voulais pas de cette vie, de ces boulots, mais j'y ai été forcé. Je ne voulais que la paix, mais la misère est arrivée à ma porte. Mon père, une personne peu recommandable, m'a envoyé dans ce qu'il avait d'abord nommé comme ''un petit travail pour sortir notre famille de ce gouffre de dettes''. Il s'agissait d'une expédition sur les campements des bandits au Sud du Royaume. Mais à notre retour victorieux, le Haut-Seigneur avait fait exécuter nos familles à nous tous... et la garde nous attendait à l'entrée de la forteresse. Les premiers à avoir réclamé une explication de ses actes se sont fait empaler. Puis les soldats ont chargé... J'ai été un des seuls survivants avec Nàzëll et Zekàn. Un jour, des mois après la bataille, Nàzëll nous a proposé de le rejoindre dans une troupe de mercenaires cherchant à faire chuter Kadghar... nous avons échoué... du sang coulait à flot sur nos mains. Du sang d'innocents. Et nous en sommes arrivés à ce que nous sommes. Nous savons que rien ne pourra jamais racheter nos crimes passés.
-Un passé fort triste, assurément. Mais je peux vous proposer une ''échappatoire'' au mince goulet de la mort, si vous le souhaitez. Je pars demain pour Kadghar, à l'aube. Rendez-vous sur la place du village. Je compte sur vous pour y être présent, sinon je vous traquerai... et je vous tuerai. Tu peux compter sur moi pour tenir cette parole. Si cela peut aider à te convaincre, sache que je me rends à Kadghar pour récupérer ma femme et mon fils. Et que si quoi que ce soit leur est arrivé, le Haut-Seigneur le paiera de sa vie. J'ai besoin d'hommes forts pour cela, comme toi et l'autre grand blond. Même s'il doit s'agir d'ordures, je les recruterai.
-Vous êtes un homme froid et impitoyable...
-Et ça colle vraiment bien avec les temps que nous traversons, bercés de guerres et de famine... Non, je ne suis pas quelqu'un de froid, seulement en compagnie de personnes que je n'apprécie pas. Et dur, uniquement avec mes ennemis. Tant que tu ne me trahiras pas, tu n'auras rien à craindre de moi. Et si par malheur, l'idée de me poignarder pendant mon sommeil te venait à l'esprit, sache que je suis très dur à tuer. Et que j'ai le sommeil léger. Si tu essaies quelconque agression, tu périras.
-Je crois avoir compris. J'en parlerai à Nàzëll ce soir.
-Bien. Je l’espère pour vous, du moins ; c’est dans votre propre intérêt.
Sur ce, Nazarok se retourna et marcha jusqu'au comptoir. Il sortit de sa poche une pièce d'or resplendissante et la jeta à l'aubergiste. Ce dernier la rattrapa habilement entre ses deux mains et contempla la pièce, choqué, sans un mot. Avant qu'il ne puisse relever le regard sur le bienfaiteur qui lui avait offert une telle somme, qui correspondait au salaire de deux-trois mois lorsque la clientèle était en effervescence, la porte se refermait déjà, ne laissant entrapercevoir à ses yeux que la silhouette d'un guerrier aux cheveux blancs neige, paré d'armes aux formes plus qu'étranges...
Chapitre Premier :
Rouge et Noir
<<Le monde n’est qu’un long fleuve,
Un long fleuve inondé des larmes des poissons qu’il porte. >> -Parole populaire d’Assmor, Tzanin
-Deuxième âge, Guerre du Ciel de Feu
L’hiver était froid, très froid. Il y avait des victimes partout… La mort pullulait en Firen. L’automne avait été rude et l’arrivée de la saison froide n’avait rien arrangé : des guerres civiles contestant les réactions de l’État contre cette famine et cette misère avaient éclaté à l’intérieur du pays. Le paisible royaume de plaines et de montagnes était devenu un véritable charnier… ainsi, la rébellion commença :
Les paysans commencèrent à se plaindre ouvertement envers les familles nobles qui, pour resserrer le joug, envoyèrent maintes razzias sur les villes et villages les plus précoces pour en finir à la famine du peuple. L’effet voulu n’eut jamais lieu, au grand contraire : les citoyens de tous les côtés du pays se mirent à envoyer des menaces au trône. Les royaumes alliés aux hommes et nains de Firen mirent leur commerce et diplomatie en suspens. Alors les paysans, voyant leur faim et misère croître comme jamais, s’armèrent et partirent pour une longue marche vers le fort de la famille royale ; bien décidés à en finir avec cette sombre histoire.
Deux mois s’écoulèrent et la population du pays avait diminué de plus d’un cinquième. Un vrai carnage. Malgré cela, aucune nation proche ne réagit et ne vient en aide au peuple de Firen. Dans toutes les rues de la capitale, des maisons brûlaient et s’effondraient sous l’œuvre du chaos, des corps gisaient étalés et ensanglantés, des gardes fous à lier couraient partout à la recherche d’une personne à tuer, les pauvres prenaient des fourches ou des épées et couraient sur les portes des demeures bourgeoises ou sur le château qui protégeait les nobles de la bataille…
Au milieu de ce désastre, un enfant pleurait. Il était jeune, entre sept et huit ans. C’était un enfant étrange, ses cheveux étaient blancs neige… Les personnes qui s’approchaient de lui s’écartaient, voyant en lui la descendance d’un démon. Personne ne lui cherchait de mal, car tous étaient touchés par sa tristesse et sa solitude. Dans la rue désolée, un vieil homme, pelle sur l’épaule, s’approcha de lui, sans peur. Il s’accroupit et lui releva le menton.
-Sèche tes larmes, petit. Qu’est-ce qui ne va pas ?
-Mes parents ont été tués. Les deux… je me sens si seul. Je ne sais même pas où sont passés mes deux frères... Je crois qu’ils se sont cachés pour se protéger de la bataille, mais je ne les trouve plus. Et… j’ai peur, terriblement peur.
-Quel est ton nom ?
-Nazarok, dit le garçonnet en le fixant intensément de ses étranges petits yeux verts émeraude.
-Écoute, Nazarok : la vie tourne ainsi. Si tes parents sont morts, c’est pour défendre l’honneur du pays et de ta famille. Je suis sûr qu’ils sont morts avec bravoure et fierté ! Regarde autour de toi toutes ces victimes. Tous étaient des gens courageux et braves, et beaucoup avaient au moins un petit être cher comme toi. Tu n’es certainement pas le seul orphelin de cette guerre… Et d'ailleurs, c’est tout cela qui est bien triste.
-J’aimerais que cela cesse.
-Moi aussi, j’aimerais que cela cesse. Nous l’aimerions tous : mais tant que ce maudit Roi vivra, rien ne sera possible. Il faut croire en l’espoir de sauver cette patrie sur laquelle nous sommes nés et sur laquelle nous avons grandi, et lutter pour elle, pour sa liberté. C’est comme ça que l’on s’est toujours tiré des situations difficiles et c’est comme ça que nous nous en tirerons toujours ! Rien ne changera. Le Roi doit mourir, il n’y a pas d’autre échappatoire. Enfin c’est peut-être un peu complexe de t’expliquer cela à ton jeune âge. Tu auras toute la vie devant toi pour l’apprendre, ne t’en inquiète pas.
-Je n’aime pas… la Mort, frissonna l’enfant.
-Personne ne l’aime, petit Nazarok. Mais si tu vis, je suis sûr que tu auras droit à un grand destin de la part des dieux, j'en suis persuadé ! Alors aie un peu foi en toi, gamin ! Et oublie les terreurs de la Mort.
Le petit garçon entreprit de sécher ses larmes et releva les yeux, très lentement, vers le vieillard.
-Mais... le Roi est-il vraiment la cause de ces horreurs ? Où est-ce une malédiction ? Un choix divin ? Si c’est le cas, à quoi servent les dieux ; à punir les péchés des hommes en leur arrachant âme et amour ?
Le vieillard parut surpris. Il arqua un sourcil.
-Tu es encore bien trop jeune pour tenir de telles théories, mon enfant. Tu devrais plutôt songer à ton avenir. J'ai une idée qui me vient à l'esprit. Viens. (Il lui tendit une main généreuse.) Allez, viens avec moi. On va retrouver tes deux frères et je vous garderai jusqu'à ce que vous sachiez vous en sortir par vous-même. Qu'en dis-tu ?
-Vous... me donnez votre aide ?
L'homme aux cheveux gris lui sourit chaleureusement et l’embrassa d’un regard de bonheur et de bienveillance ; cela toucha profondément Nazarok. C’était la première fois de son existence que quelqu’un souhaitait les aider, eux qui avaient toujours subsisté par leur seule ruse et envie de vivre. Un sourire timide se dessina sur ses lèvres sèches.
-Évidemment, je serais sans-cœur de ne pas aider des innocents perdus au milieu de ce chaos dans une telle situation. Surtout s'il s'agit d'enfants qui ne peuvent errer seuls ainsi. Je me nomme Maddan.
Il lui tendit la main.
L'enfant l’attrapa avec quelque crainte dans son regard. Par une joie passagère, il lui rendit enfin un vrai sourire : éclatant de toutes ses dents blanches, c'était comme une vague de douce lumière dans ces ténèbres de guerres et de larmes...
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Il pleuvait. Comme tous les jours en ce triste mois de septembre. La pluie était froide, même glaciale pour la saison. On l’aurait crue incessante en ne voyant que les nuages gris qui n’en finissaient pas à l’horizon. Elle s’écrasait avec intensité sur la terre déjà humide du vallon du Rocher-d’Aube.
L’auberge de l'Arbre-Noir était petite, enclavée d’arbres aux feuilles orangées par la saison et perdue au fond d’un ravin, frôlant les rebords aiguisés de la falaise des Mines de Nasda, qui portaient ce nom de leur antique histoire de la résistance des tout premiers habitants de l’Assmor face à l’incroyable empire déchu de Nasdëm.
Les gouttes froides clapotaient en trombe sur les dalles noires et grises du vieux bâtiment, qui, brisées par les efforts du temps, ne devaient plus servir à grand-chose si ce n’était à la décoration de ce lieu quelque peu lugubre. Plus loin, accoudé contre les falaises trempées par l’averse, se trouvait un stock impressionnant d’eau-de-vie, totalement mis à l’abri sous un vulgaire pavillon fait de tôles rouillées.
Soudain, des bruits de pas résonnèrent du seuil de la porte. La porte… il s’agissait plutôt d’un vieux bout de bois rongé par les âges : elle faillit s’écrouler lorsque l’inconnu qui venait de descendre de bride, un homme étrange dissimulé sous une longue cape noire et violacée, l’ouvrit calmement. Il s’arrêta au-devant du pavillon et se retourna. Un autre homme fit apparition à l’embrasure, lui était simplement vêtu d’un large pantalon, d’une tunique qui avait dû être blanche il y avait de cela des années, et d’un vulgaire tablier en cuir non-travaillé. Il était de taille plutôt imposante, pas loin des deux mètres. Il était aussi quelque peu enrobé mais ses muscles saillants aux avant-bras portaient plus à croire de lui qu’il était davantage fait de force que de graisse. Sa tête, à la mâchoire carrée et large, était peinte d’un teint rosé, semblable à peu près à celui d’un bœuf ou d’un porc. Son menton écrasé pointait légèrement vers l’avant, recouvert d’une fine couche de barbe teinte vermeil. Ses petits yeux noisette fixaient l’homme qui allait entrer dans l’auberge.
Là, pendant de longues minutes, ils se fixèrent l’un et l’autre ; puis parlèrent. Ils discutaient d’un meurtre, d’une injustice. Puis l’inconnu fut invité à entrer. Alors ce fut seulement une bonne heure plus tard que l’imposant tavernier raccompagna l’étranger à la porte.
Il lui dit, de sa voix grave et sérieuse :
-Je te souhaite bonne chance, Korasan. Mais je t’en prie, lorsque tu trouveras Naz, dis-lui que je n’ai rien à voir avec tout ce qui lui est arrivé et dis-lui mes condoléances pour l’assassinat de sa famille. Il ne méritait pas ça…
Le dénommé Korasan lui planta son regard à la fois triste et froid dans le blanc des yeux de son interlocuteur.
-Ne t’inquiète pas Marëk, je lui expliquerai tout et lui ferai parvenir ton soutien. Je te jure que ce bâtard de Kadghar paiera pour sa trahison.
-Naz voudra certainement se lancer à sa poursuite… il ne serait peut-être pas judicieux de tout lui raconter, tu ne crois pas ? Il pourrait en arriver à faire une bêtise, le connaissant… Tu te souviens du jour de la mort de Maddan ? Je ne veux pas avoir à revivre cela, son âme torturée par les démons de la colère et du désespoir qui hantent son corps…
En réalité, tous trois étaient frères. Et 'Naz' semblait être un diminutif amical pour désigner Nazarok. Marëk était l’aîné, Nazarok le second et Korasan le cadet.
Le frère aux vêtements sombres baissa ses yeux bleus-marine vers le sol boueux, en proie à un grand émoi suite à ces souvenirs chargés de tant de chagrins. Il releva le visage, légèrement frustré par sa sensibilité qu’il n’arrivait jamais à dissimuler malgré ses airs ténébreux.
-J’avoue que Naz se montre parfois de nature très voire trop fougueuse… mais c’est notre frère ! Il mérite de tout savoir. C’est sa femme et son fils à lui et il en sait moins que nous deux, bordel ! J’essaierai de le retenir de s’énerver trop rapidement, mais ce sera dur... enfin tu le connais bien toi aussi… Il sera totalement hors de lui une fois qu’il aura tout appris… et il se tournera vers Kadghar pour le tuer.
-Mais c'est Kadghar qui veut sa mort ! Je te rappelle qu'il est poursuivi par l'un des Hauts ! Il ne peut rien faire contre Kadghar sans provoquer guerres et conflits. Peut-être pire encore : une guerre civile.
-Nous sommes déjà dans une guerre civile de toute façon, mon frère. Et rien ne peut l'empêcher. Pour quelle raison crois-tu que ce fichu Haut fait cela ? Il recherche le trône de Paav pardi ! Mais tout ce dont l'on parle maintenant, Naz l'ignore. Kadghar a engagé ses meilleurs assassins à sa poursuite et lui il n'en sait rien, t’imagines ? Lérêckh le Fourbe, Hutraghan le Tue-Silence ! Quelle chance Naz a-t-il de s’en sortir si nous ne l’aidons pas ?
-Aucune… zéro, néant. Mais les hommes de Kadghar sont partout, ils se sont emparés de la cité-libre de Hêrrok, il y a de cela deux jours. Ils sont maintenant en route vers le trône de Paav et le Seigneur Relkts, en manque d’homme, n’a pu envoyer des renforts à notre Grand Roi Doltan ! Le Prince Acran est en pleine campagne face à l'Empire, oui le pays et la Famille Royale sont divisés. Le Royaume est en péril. Kadghar a toutes ses chances cette fois-ci. Et si Naz apprend la moindre chose, le Haut aura tôt fait de comprendre qu’il s’agit de nous. Il a des espions partout ! Je soupçonne même Skélan d’être impliqué là-dedans ! D'ailleurs tu sais ce qui nous arrivera si jamais il arrive que quelqu'un sache l'aide que nous avons portée à Naz...
-Skélan… C’était l’homme à l’armure rouge tape-à-l’œil d’avant, celui qui te parlais tellement que tu ne pouvais en placer un ?
-Oui. C’est un des habitués de l’auberge. Mais sous ses airs de niaiserie, j’aime à penser qu’il s’agit de quelqu’un de bien. Enfin, malgré cela, venant de sa part, ça ne m’étonnerait guère qu’il ait accepté les offres de Kadghar.
-Je vois… Je déciderai en chemin si je raconterai tout à Nazarok. De toute façon tu n’as rien à craindre. C’est moi qui irai livrer ces informations à notre frère. Si quelqu’un mourra pour tout lui avoir raconté, ce sera moi. Tu n’es impliqué en aucun cas. Mais si je dois mourir, aide Naz à échapper à la furie de Kadghar. Tu connais tout autant bien que moi la Prophétie. Elle doit se réaliser.
-Je le sais. Mais s'il te plaît, petit frère. Ôte-moi d'un dernier doute. Tu me jures que tu ne diras rien sur moi aux hommes de Kadghar au cas où ils t’attraperaient ?
-Allons bon, Marëk ! Je suis ton frère, non ? Jamais je ne trahirai quelqu’un de ma famille ! Non, tu n’as pas de crainte à avoir. C'est grave de voir à quel point nous en sommes arrivés avec ces guerres qui éclatent de toutes parts, douter de son propre frère. Je crois que le monde connaît une époque bien sombre.
-Je ne pourrai jamais assez te remercier, Kor. Que la chance te sourie à toi et à ta quête.
Korasan s’approcha du géant et posa une main chaleureuse son épaule. Finalement, les deux frères se firent une accolade en signe de chagrin et de la forte amitié qui les unissait : la fraternité.
-Si je meurs, sache que je ne vous oublierai jamais : ni toi, ni Naz. Quant à ma femme, dis-lui que… je l’aimais de tout mon cœur, même si je n’ai pas toujours pu le lui démontrer. Dis-lui que je regrette. (Korasan sourit à son frère.) Que si c’était à refaire, je serai meilleur et que… mon âme l’attendra au paradis, si elle veut bien encore de moi. (Il jeta un sourire nostalgique à son frère.) Merci encore Marëk… mon frère aîné : le ‘‘Gardien de la Famille’’.
-Tu ne mourras pas, petit frère. Jamais ! Je crois en toi... et Naz aussi. On croit tous en toi… nous déçois pas, Kor… clama Marëk haut et fort, les larmes commençant à abonder au coin de ses petits yeux noisettes.
Korasan s’éloigna de son frère et alla seller son splendide cheval noir nuit. Ce dernier baissa docilement l’encolure en voyant son maître approcher, déjà prêt à se mettre en chemin.
Une toute dernière fois, Korasan se retourna.
-Adieu, Mar. Prends soin de toi et méfie-toi de ce Skélan. Les gens comme lui n’ont pas d’honneur ; l’amitié ne vaut même pas une pièce de cuivre à leurs yeux.
-Ne te soucie pas pour moi. Concentre-toi sur le message pour Naz. Il m'est important de le redire mais sache que toi et Naz avez été les lumières de ma vie : je ne vous oublierai jamais. S'il t'arrive quelque-chose, tu peux être sûr que Kadghar mourra. Je vous vengerai…
Korasan lui adressa un sourire moqueur.
-Prends tout de même soin de toi, Gardien de la Famille.
Et il se mit en route vers le lointain firmament ou descendait avec gloire le soleil d’or brillant qui irradiait de sa lumière si pure le val boisé de pins d’argent. Ce soleil qui pointait enfin hors des nuages gris de la pluie qui l’avaient si longtemps retenu. Un soleil vengeur, un soleil destructeur…
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Sarézik grogna, c'était un son guttural et pitoyable. Il s'assit sans la moindre délicatesse sur la bûche de bois qui pourrissait à quelques pas du foyer crépitant. Il plaça lentement ses mains engourdies au-dessus des flammes, appréciant la douce chaleur qu'accueillaient ses paumes : cette douce caresse ravivant ses forces. Malgré tout, l'odeur de la fumée était plus qu'immonde, le guerrier à la barbe brune-noire fourchée fronça ses épais sourcils et cracha sur le feu. Son humeur était détestable... encore plus qu'à son habitude.
-Nàzëll, il faudra penser à trouver quelqu'un qui nous paie pour tuer Kadghar.
Un homme grand, large d'épaule et musculeux l'approcha en riant.
-Ce serait vraiment une bonne idée, Sarézik. Surtout si tu souhaites finir la tête empalée au bout d'une lance en tout cas. Tu veux aller boire un coup à l'auberge ?
Sarézik jura.
-Je préférerai nettement tuer ce bâtard couvert d'or, mais soit, ça me convient aussi. Treize pièces d'or pour ça ? On se demande comment il s’est bâti son palais ! Ah, mon ami, je maudis encore le jour où j'ai voté pour voir ce fils de pute au pouvoir, Allk'Darr en témoigne !
-Malheureusement on ne peut modifier le passé, soupira Nàzëll. Alors, tu viens ?
Il lui tendit la main et l'aida à se relever.
-Je me fais vieux pour ce genre de choses... se plaignit le noiraud.
-On se fait tous vieux, répondit le mercenaire blond en souriant et en lui donnant une tape amicale sur l'épaule. Mais souvent on meurt avant de s'en rendre compte.
-Ce ne sera pas notre cas... et je ne sais pas si cela doit me réjouir ou l'inverse. Bah, à Ucton toutes ces idioties ! Allons boire un bon coup, ça nous remontera le moral. Une bonne chope de bière est la meilleure amie d'un guerrier.
Ils se mirent en route à pas lents vers le village à l'horizon. A chacun de leurs pas, un petit nuage de poussière se soulevait avec grâce et s'évaporait dans les airs. En même temps, le crépuscule descendait avec calme dans leur dos, découpant sur un rocher à quelques centaines de pas d'eux la silhouette noire d'un homme armé de deux larges lames, l'une était sombre, l'autre était claire... En les voyant s'éloigner l'inconnu secoua la tête d'ennui et sauta en bas de son point d'observation. Il s'accroupit et se mit à avancer furtivement. Il dégaina.
Dans les airs, le cri d'un aigle retentit. En moins d'une fraction de seconde, le rapace fondit sur un lièvre gambadant dans les champs et l'emmena avec lui dans les cieux.
Avec assurance, les deux guerriers pénétrèrent dans le village. Quand ils avançaient, les gens de l'endroit s'écartaient, sur leur garde et étonnés de voir deux guerriers en armes pénétrer ainsi dans un village de la moindre importance comme le leur. Certains crurent à des ramasseurs d'impôts et filèrent se réfugier dans leurs bâtisses, ce qui fit ricaner Nàzëll.
-Quelle façon étrange d’accueillir ont ces gens, tu ne trouves pas Sarézik ? Lui demanda-t-il d'une voix à la fois forte et moqueuse, pour que toutes les personnes encore présentes dans l'allée puisse l'entendre.
Le guerrier à la cape d’un jaune depuis longtemps passé et aux yeux noisette fort sombres ne lui jeta même pas un regard, pressant le pas et donnant un brusque coup de pied dans un gravât traînant au milieu de l’allée de dalles rouges et brunes couvertes de pailles et d’eau de pluie.
-Non, se contenta-t-il de répondre à son compagnon. J'ai toujours été mal reçu.
Derrière lui, le gigantesque homme blond secoua la tête, un sourire bête aux lèvres.
-Pourquoi es-tu toujours aussi refermé, Sarézik ? Tu ne parles jamais et les seules fois où l'on te pose deux ou trois questions, tu réponds de manière cinglante et morne, comme si tu ne voulais plus en entendre parler pour le restant de tes jours. Je me suis toujours demandé ce qui cloche chez toi… Pourquoi ne t’ouvres-tu jamais aux autres ?
Le guerrier à la longue queue de cheval noire se retourna au quart de tour, une soudaine colère se lisait sur son visage, trahissant ses traits habituellement sereins.
-La ferme, imbécile ! Je n'aime pas parler, c'est tout. cracha-t-il en gesticulant nerveusement.
-Tu fais un drôle d'ami... j'ai vraiment des compagnons étranges avec Zekàn, puis toi... se moqua Nàzëll, toujours un large sourire éclairant son visage qui paraissait si froid et meurtrier à première approche.
-Ne me compare pas à cet abruti. Bon, allons boire un verre, je meurs de soif. Là j'ai parlé, ça te va ? lui lança-t-il sur un ton colérique et tendu, pesant de reproches.
-Oui, oui... c'est bon, du calme, Sar. C'était une plaisanterie, tu le sais bien.
-Non, fit-il. C'est ici.
L'homme pointa de son index pâteux un vieux bâtiment délabré aux murs dépeints. Sur sa vieille enseigne de plomb était à peine lisible le charmant nom de l’établissement : ''Le Chat-Écrasé''.
-Quel nom pour une auberge... Ça ne risque pas de leur attirer la foule, maugréa Nàzëll en poussant la porte.
Les deux hommes entrèrent, ils furent accueillis par une odeur putride mélangeant de la viande trop salée, du fromage vieux de quelques dizaines d'années, de la transpiration des habitués qui n'avaient pas bougé de la journée et de la bière fermentée. Aussitôt, le grand blond respira à pleins poumons l'air de l'endroit et l'expira avec un sourire aux lèvres.
-Ah... l'air si doux des auberges. J'aime ça !
-Crois-moi, tu es bien seul, lui souffla Sarézik en le dépassant, une main sur son nez. Il s'arrêta à côté d'une petite table en bois à quatre chaises.
-Celle-ci est libre, comme la plupart. Assieds-toi vite, je n'aime pas cet endroit et la façon dont les gens nous observent.
Nàzëll rit de bon cœur et tira sa chaise en arrière pour se laisser tomber dessus comme une masse.
-Tu es trop douteux, Sarézik. Tu vois le mal partout où il n'y en a pas... Et je me demande pourquoi tu t'étonnes encore que les gens ne t'aiment pas... Bon tu t'assieds ?
-Cette chaise est salle, protesta Sarézik.
-Prends celle d'à côté et arrête de te plaindre, idiot ! Et dire que tu te demandes pourquoi les gens d’ici te regardent bizarrement du coin de l’œil !
Le guerrier à l'armure noire s'exécuta sans prononcer un mot, à son habitude.
Nàzëll se retourna pour appeler la serveuse aux cheveux roux qui tournaient en rond dans la salle avec son plateau. Il lui commanda deux chopes. Elle fit une courte révérence, ce qui fit ricaner Nàzëll et vomir de dégoût Sarézik, et partit chercher les boissons. Elle revint quelques instants plus tard et posa nerveusement les deux chopes de bière sur la table sans dire un mot. Nàzëll la remercia sans rien recevoir en retour et la serveuse s'en alla.
-Voilà qui est bien étrange, aucune femme ne m’a jamais résisté de la sorte sans prononcer le moindre mot, je m'en vois tout surpris. Mais bon, même si c'est une dure à cuire, elle sera avec moi ce soir !
-Tu te vantes, tu te vantes, Nàz... et ce que tu me dis là m’écœure.
-Il n'en faut pas beaucoup pour t’écœurer alors. Malgré tout, pour quelle raison cela te met-il si mal à l'aise, puis-je le savoir ? Tous les hommes aiment les femmes, alors pourquoi t'empêches-tu d'aimer ? Profite un peu de la vie !
Il avait dit ça en sirotant sa bière tranquillement, les jambes croisées de manière nonchalante sur la table de bois, occupant presque la totalité de son espace. Sarézik trouvait toujours cet homme détestable, ô combien de fois il aurait pu le faire taire de sa dague à fine lame, dissimulée sous les plis de son pourpoint de cuir sale. Malgré cela, pour une raison qu’il ignorait, il aimait bien la compagnie de ce guerrier gigantesque, peut-être pour ses blagues grossières qui changeaient de la monotonie de cette vie tant triste.
-Comme je te l'ai dit, je ne veux pas en parler mais bon si tu insistes, j'aime les femmes, et ce bien plus que tu ne peux te l'imaginer. Le problème est qu'aucune femme ne m'a jamais aimé... et aucune ne m'aimera jamais. (Il soupira.) Et dire que toi tu en a une nouvelle sous ton lit chaque semaine... ça me dégoûte, voilà tout.
Nàzëll ne se retint pas, il rit à gorge déployée ; les habitués le regardèrent sombrement, crachèrent sur sa personne et retournèrent ensuite discuter entre eux, avachis sur le bar, chope de bière virevoltant deçà delà, maintenue dans le creux de leurs paumes perlées de sueur.
-C'est ainsi que la vie est faite, Sarézik ! Il y a les hommes doués en séduction et... les hommes moins doués ! Répondit le géant blond, tout souriant. Tu exagères aussi un peu quand tu dis chaque semaine, allons...
Sarézik chuta dans un air plus sombre encore, il répartit de manière directe et impulsive. Un soupçon de colère dans la voix.
-Ah oui ? Et la blonde de la dernière fois dans le Palais du Tyran. Comment s'appelait-elle déjà... Feïkya ? C'était il y a cinq jours il me semble. Est-ce que je me trompe en quelque-part ? Non, je ne crois vraiment pas.
-Ah... elle... je crois m'en souvenir... un peu. Un beau morceau en tout cas, dommage que son mari l'ai pendue lorsqu'il a appris. Ça m'a chagriné un petit moment. Les femmes sont si bêtes, elles ne savent pas garder leur langue sur certaines choses.
-Je te fais remarquer que c'est toi qui a été la dénoncer pour deux maudites pièces d'argent. La vie vaut-elle deux pièces d'argent, Nàzëll ? En fait non, il s'agirait plutôt d'une avec celle du garçon d'écurie que tu as condamné par la même occasion. As-tu la moindre morale qui traîne dans ton crâne vide ? Encore une chance que cet imbécile n'ait pas écouté cette salope après tout. Tu aurais pu écoper bien pire que de te fouler la cheville en descendant les escaliers. Et allons bon, à mon tour de te questionner, pour quelle raison as-tu voulu coucher avec la femme du Conseiller ? T’es stupide à ce point, Nàz ?
-Rôh... tu ne vas pas me faire la morale toute la soirée, peu importe ce qui aurait pu m'arriver s'il l'avait écoutée, ce qui importe c'est qu'il ne l'a pas écoutée et que moi j'ai ces deux pièces d'argent dans ma bourse qui vont nous permettre de payer une bonne dizaine de délicieuses choppes comme celle-ci. Si tu veux mon avis, oui les vies d'une femme et d'un sale péon valent deux pièces d'argent ! Même peut-être moins…
-Alors je ne le veux pas, ton ''avis'', fumier. Pourquoi les femmes seraient-elles inférieures aux hommes ? Et les péons, eux que tu aimes tant, qu'ont-ils de tant en moins que nous ?
-Oh, calme-toi donc un peu, Sarézik. Regarde-les, dit-il en désignant furtivement la serveuse d'avant de la tête, elle ne serait même pas capable de soulever une épée avec ces maigres bras. Quant au péon... je n'en parlerai même pas.
-Tu n'es qu'un imbécile. Il y a aussi bien des hommes qui ne sont pas capables de soulever des épées.
Nàzëll haussa les épaules.
-Ce sont des lâches pour la plupart ou même des filles-manquées. Mais ils deviennent des péons, voilà tout. Il n'y a rien de trop spécial là-dedans.
Sarézik jura et cracha à côté du guerrier blond.
-Laisse tomber, Nàzëll. Tu me dégoûtes.
Soudain, coupant dans son élan le guerrier blond qui allait poursuivre le débat pour sa défense, la porte claqua, les deux hommes portèrent instinctivement leur regard vers le seuil de l'auberge. Un homme venait de pénétrer dans la salle, faisant à nouveau maugréer les habitués accoudés au comptoir. C'était quelqu'un de jeune, bien bâti avec des cheveux couleur blanc-neige taillés lisses et mi-longs : c’était fort peu commun. Il était bien vêtu : portant une veste de cuir noire et or qui faisait penser aux vêtements de la noblesse de Paav, taillés pour la guerre et la discrétion. Un habit d'assassin. Derrière celui-ci dépassaient deux gigantesques Lames de Hellk. Sarézik prit peur rien qu’en les remarquant et détourna les yeux. De son côté, Nàzëll luttait pour se retenir de se lever et sortir de l'auberge, tout en gardant son regard rivé sur le mystérieux personnage. Ses yeux d'un vert transperçant se mirent à scruter les tables. Ils s’arrêtèrent net sur les deux guerriers. Alors l’inconnu s’approcha lentement, pas après pas, un sourire meurtrier sur son visage. Il arriva près de Sarézik et tira la chaise à sa gauche en arrière. Il s'assit.
-Bonjour messieurs. Belle journée, vous ne trouvez pas ?
Nàzëll toisa son camarade d’un regard interrogateur ; voyant que celui-ci faisait mine d’hausser les épaules en signe d’incompréhension, il décida de se lancer. Il déglutit lourdement. Sa gorge lui semblait sèche.
-Ehm… Un ‘‘Bonsoir’’ serait plus approprié, mais bon, soit. Pourquoi êtes-vous venu vous asseoir ici, il y a bien des tables libres derrière, non ?
-J'aime bien être en compagnie d'autres guerriers... et j'ai à vous parler.
Nàzëll sentit la peur s’emparer de lui. Un agent de Kadghar certainement, ou encore un nouveau commanditaire : pas de quoi s’inquiéter. Mais quelque-chose en lui l’intriguait, l’amenant à penser inversement : ce visage infâme et pâle et ces yeux perçants et hostiles…
-Si c'est au sujet d'un meurtre ou d'un enlèvement, nous nous devons de refuser. Quel que soit votre somme. Nous arrêtons l'escroquerie, cela ne nous réussit pas.
L'homme ricana et appela la serveuse pour se commander une bière mais Nàzëll l'arrêta et demanda poliment trois chopes.
-C'est bien aimable de votre part de m'offrir un verre, mais j'insiste pour vous rembourser.
-Ce ne sera pas nécessaire, laissez-moi au moins vous offrir cette chope-ci, mon ami.
-Vous n'êtes pas mon ami... murmura l'homme aux Lames de Hellk.
Sarézik frémit, à côté de lui Nàzëll resta de marbre, toisant le guerrier aux cheveux blancs d'un air légèrement hostile. Il sentit que les deux hommes se jaugeaient l’un à l’autre. Ayant chacun mis un air teinté d’un brin de défi sur leurs visages. Nàzëll avait les yeux qui brillaient d’une colère destructrice, alors que l’autre restait froid et silencieux. Avec peine, le grand mercenaire blond ravala sa rage d'avoir été humilié de la sorte par l’inconnu.
-Nous pouvons toujours le devenir, vous ne croyez pas ?
-Non, effectivement je ne le crois pas... Mais passons sur ce malentendu. Alors, qu'allez-vous faire maintenant ?
-Je vous demande pardon ? Cracha nerveusement Nàzëll, le visage commençant à virer au rouge.
-Je veux dire... enfin... que comptez-vous faire par la suite si vous arrêtez vos crimes, avez-vous un avenir ? Une chance quelque part ? Je ne crois pas non...
-C'est gentil de votre part de vous inquiéter mais voyez-vous... je pense m'engager dans l'armée pour lutter face à la menace de l'Empire. Je rêve de chevaucher aux côtés du Prince... si ce n'est pas possible, je retournerai dans mon pays natal et j'y mènerai une existence paisible avec l'héritage de mon père récemment décédé. Qu'Allk'Darr bénisse son âme et l'accepte au paradis, c'était vraiment quelqu'un de bien. Il m'a élevé seul, vous savez ? Et dans la misère de l'époque en plus de cela... Ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers...
-Toutes mes condoléances pour la mort de votre père, répondit sincèrement l'homme. De toute évidence, pour votre premier souhait, sachez que cela n'arrivera jamais, malheureusement. Les troupes du Haut Kadghar ont refusé de faire la Guerre aux Orcs il y a de cela trois jours, malgré les menaces du Grand Roi.
-Kadghar... cet enfoiré... marmonna Sarézik dans sa barbe.
-Qu'est-ce qu'a votre ami ?
-Oh... non rien. Il est juste un peu nerveux. Par simple curiosité, quelle aurait dû être notre mission, voler un riche marchand, tuer quelqu'un de haut placé ?
-Vous auriez dû arrêter plus tôt, vous savez...
-Hem... pour quelle raison ? Je ne vous suis plus, mon sir.
-C'est bien simple pourtant, mais dites-moi, vous n'êtes pas très intelligents, non ? Laissons toute cette histoire stupide de côté. Je sais ce que vous avez fait, bâtards ! Maintenant je veux savoir où ils sont allés. Et après je vous tuerai ! À moins que vous ne vous décidiez à purger vos péchés passés !
-Attendez ! De quoi nous parlez-vous ?
Il lui décocha un direct du poing droit qui alla se loger sur le visage du géant. La chaise sur laquelle il était assis craqua, tout comme son os nasal. Nàzëll partit à la renverse en hurlant et en se tenant douloureusement son nez cassé.
Il tapa le derrière de son crâne sur les dalles grisâtres du sol de l'auberge et ne bougea plus.
Sarézik, encore sous le choc, prit tout son courage, se leva et vint s'interposer entre les deux hommes.
-Je peux savoir pourquoi vous l'avez frappé ? Il ne vous a rien fait, laissez-le tranquille ! En plus il s'est évanoui... il y a de forts risques qu'il meure si vous le frappez encore !
L'inconnu cracha sur le blessé et se mit à hurler sur le guerrier qui lui faisait face :
-Il ne m'a rien fait ? Ah ça non, il ne m'a rien fait... Il... enfin, vous m’avez tout fait, vous deux ! Tout ! Vous m'avez pris ma femme ! Et comme si ça ne suffisait pas, mon fils aussi ! Bande de fils de putes ! Où sont-ils ? Où sont-ils !
Il agrippa le guerrier à la courte barbe noire et hérissée par le haut de son armure noire et le fixa de ses yeux perçants, Sarézik, gêné par le regard glacial et meurtrier, détourna les yeux.
-Regarde-moi dans les yeux, enfoiré. Et maintenant dis-moi où vous les avez emmenés ?
Le guerrier regarda l'inconnu qui bouillait de rage d'un coin de l’œil tremblotant. Il rassembla tout son courage en lui-même pour se préparer à répondre. Il ouvrit la bouche et se maudit pour la voix bégayante qui en sortit.
-Je... ne peux pas vous le... dire... Il nous tuera... s'il l'apprend...
-Vraiment ? se contenta de répondre Nazarok en arquant un sourcil, et il envoya l'homme voltiger à travers la salle. Celui-ci alla s'écraser sur une des tables du fond, la brisant en deux sous le poids de son armure d'acier.
Le chasseur traversa l'auberge et s'agenouilla à côté de Sarézik. Un mince filet de sang coulait d'une blessure qu'il venait de recevoir à la tête. Le traqueur, sans esquisser la moindre forme de pitié, détacha une des Lames-de-la-Sérénité.
-Maintenant tu vas parler. Car sache que si tu ne parles pas, bientôt les habitants de ce village pourront creuser deux jolies tombes de pierre, pour toi et ton ami... non, en fait je pense plutôt qu’ils brûleront vos corps sur un bûcher à la place, ils n'aiment pas les guerriers... Est-ce qu'une telle fin te plairait ? À mon avis elle te conviendrait à la perfection. Malgré tout, je ne suis pas un meurtrier. Avoue ce que tu sais et je ne te tuerai peut-être pas.
-Peut-être ? Suffoqua le blessé.
-Je ne te ferai pas plus de mal en tout cas, promit Nazarok. Mais si tu ne veux pas parler, je répandrai lentement tes tripes sur les murs de cette sinistre auberge. Avec une joie inhumaine... et une tristesse sans fond.
-Je vais tout vous dire... mais ne me... tuez pas. Puis-je juste vous... poser une question auparavant ?
-Allez-y, faites donc.
-Qui... (Il hésita) êtes-vous ?
-Je suis le mari de la femme et le père de l'enfant que vous avez enlevés. Ma réponse te convient ?
Il acquiesça, malgré la forte douleur qu'il ressentait à la tête.
-Ce... c'est ce... connard de Kadghar qui nous a engagés. Le Haut-Seigneur... en personne. Nous ne souhaitions pas, mais refuser au Haut est… passif de mort.
-Je vois.
-Vous allez me laisser vivre ?
-Des détritus comme vous ne méritent même pas la mort...
Sarézik soupira de soulagement. La peur qui obstruait sa vision s’estompa légèrement, laissant place à une sorte de grand flou d’hébétement. Qu’y avait-il de plus important que la vie sur ce monde brisé ?
-Mais... cela ne veut pas dire que je ne vous tuerai pas. J'ai une condition pour votre vie. Une seule, et je crois que même vos minuscules cervelets seront aptes à la retenir. Ou du moins je l’espère…
-Laquelle ? Dites-le. Je ferai tout ce que vous voudrez... mais laissez-moi la vie, par pitié ! Je ne voulais pas de cette vie, de ces boulots, mais j'y ai été forcé. Je ne voulais que la paix, mais la misère est arrivée à ma porte. Mon père, une personne peu recommandable, m'a envoyé dans ce qu'il avait d'abord nommé comme ''un petit travail pour sortir notre famille de ce gouffre de dettes''. Il s'agissait d'une expédition sur les campements des bandits au Sud du Royaume. Mais à notre retour victorieux, le Haut-Seigneur avait fait exécuter nos familles à nous tous... et la garde nous attendait à l'entrée de la forteresse. Les premiers à avoir réclamé une explication de ses actes se sont fait empaler. Puis les soldats ont chargé... J'ai été un des seuls survivants avec Nàzëll et Zekàn. Un jour, des mois après la bataille, Nàzëll nous a proposé de le rejoindre dans une troupe de mercenaires cherchant à faire chuter Kadghar... nous avons échoué... du sang coulait à flot sur nos mains. Du sang d'innocents. Et nous en sommes arrivés à ce que nous sommes. Nous savons que rien ne pourra jamais racheter nos crimes passés.
-Un passé fort triste, assurément. Mais je peux vous proposer une ''échappatoire'' au mince goulet de la mort, si vous le souhaitez. Je pars demain pour Kadghar, à l'aube. Rendez-vous sur la place du village. Je compte sur vous pour y être présent, sinon je vous traquerai... et je vous tuerai. Tu peux compter sur moi pour tenir cette parole. Si cela peut aider à te convaincre, sache que je me rends à Kadghar pour récupérer ma femme et mon fils. Et que si quoi que ce soit leur est arrivé, le Haut-Seigneur le paiera de sa vie. J'ai besoin d'hommes forts pour cela, comme toi et l'autre grand blond. Même s'il doit s'agir d'ordures, je les recruterai.
-Vous êtes un homme froid et impitoyable...
-Et ça colle vraiment bien avec les temps que nous traversons, bercés de guerres et de famine... Non, je ne suis pas quelqu'un de froid, seulement en compagnie de personnes que je n'apprécie pas. Et dur, uniquement avec mes ennemis. Tant que tu ne me trahiras pas, tu n'auras rien à craindre de moi. Et si par malheur, l'idée de me poignarder pendant mon sommeil te venait à l'esprit, sache que je suis très dur à tuer. Et que j'ai le sommeil léger. Si tu essaies quelconque agression, tu périras.
-Je crois avoir compris. J'en parlerai à Nàzëll ce soir.
-Bien. Je l’espère pour vous, du moins ; c’est dans votre propre intérêt.
Sur ce, Nazarok se retourna et marcha jusqu'au comptoir. Il sortit de sa poche une pièce d'or resplendissante et la jeta à l'aubergiste. Ce dernier la rattrapa habilement entre ses deux mains et contempla la pièce, choqué, sans un mot. Avant qu'il ne puisse relever le regard sur le bienfaiteur qui lui avait offert une telle somme, qui correspondait au salaire de deux-trois mois lorsque la clientèle était en effervescence, la porte se refermait déjà, ne laissant entrapercevoir à ses yeux que la silhouette d'un guerrier aux cheveux blancs neige, paré d'armes aux formes plus qu'étranges...
Re: Quand un fou découvre un crayon
Je lirais ceci ce soir
Yoobos- Administrateur
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Messages : 804
Date d'inscription : 03/08/2012
Age : 26
Localisation : Je ne sais pas.
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Identification-Game: Yo0b'// Yoobos // Yoob-os // x'Rythm~Admin // -Organisateur tournoi-
@Yoobos
C'est vachement sympa, merci. =) Hésite surtout pas à me dire ce que tu en as pensé ! (Après c'est vraiment du travail amateur. Faut encore que je bosse un peu plus les descriptions des personnages et des lieux, des actions et autres ... etc. pour que le truc puisse paraître plus au moins potable.)
Re: Quand un fou découvre un crayon
Daaaaaaaaah!!! J'ai un bug avec google chrome depuis que mon écran déconne du coup je vois pas certaines parties du chapitre T-T
Enfin je tenterai de lire ça ce soir sur la console, faut juste esperer que mes parents veuillent ^^
Enfin je tenterai de lire ça ce soir sur la console, faut juste esperer que mes parents veuillent ^^
Re: Quand un fou découvre un crayon
c'est claire putain de belle carte
FR$darkness$- Membre
- Musique favorite : fun radio
Messages : 81
Date d'inscription : 01/09/2012
Age : 28
Localisation : tremuson
@Rololali / @Dada
@Renaud > Ton ordi déconne encore ? Enfin d'ailleurs Firefox >>> Google Chrome !
@Dada > Merci.
@Dada > Merci.
Re: Quand un fou découvre un crayon
Ben d'habitude je suis sur safari mais depuis la dernière mise à jour il y a un problème de compatibilité du coup en attendant je suis sur gogole chrome même si ça va moins vite.
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